RDC : Le M23 traîne les pas dans son «désengagement» à Kibumba   et Rumangabo

RDC : Le M23 traîne les pas dans son «désengagement» à Kibumba  et Rumangabo

 L’annonce avait fait renaître l’espoir d’un cessez-le-feu dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) chez certains, même si une bonne partie y était sceptique.

Elle peine à se concrétiser sur le terrain. Une dizaine de jours après l’annonce de leur retrait, les rebelles du M23 sont toujours présents à Kibumba, localité située à une vingtaine de kilomètres au Nord de Goma où ils sont aux prises avec les FARDC dans une guerre aux contours géostratégiques. Selon plusieurs témoignages, aucun retrait  ni désengagement n’a été observé ces derniers jours. C’était donc un canular comme l’avait prédit le 24 décembre l’armée congolaise qui qualifiait de «leurre» cette promesse du mouvement rebelle.

Aucun retrait n’est effectif et Kibumba reste donc aux mains du M23 qui donne du fil à retordre aux soldats congolais dans cette partie du pays depuis des mois. Les interventions des commandants de la Force régionale de l’East Africain Community (EAC)  qui avaient conduit la rencontre du 23 décembre entre les chefs militaires congolais et les rebelles en vue de ce retrait n’ont pas produit l’effet escompté.  A ce jour, si des sources locales font cas d’abandon de positions dans des zones de Kamahoro et de «Trois antennes» à quelques encablures de Kibumba-Centre, les signaux sont toujours au rouge pour cette localité. Idem pour le camp militaire de Rumangabo (Rutshuru) dont la remise à la Force Est africaine a été repoussée à ce vendredi 6 janvier par le M23. Les modalités de ce passage de témoin semblent constituer un point d’achoppement entre les deux parties. Nul doute que des divergences pourraient surgir sur certains points de ce retrait. Doit-on conclure à une stratégie du M23 pour gagner du temps ? Rien n’est à exclure.

C’est un truisme, la guerre dans le Kivu porte les germes d’un conflit géostratégique entretenu pour les retombées économiques qu’il engendre. Il faudrait plus d’une médiation pour faire taire les armes et ramener les belligérants autour de la table des négociations. A y voir de près, le statuquo dans les combats, doublé de l’incapacité des FARDC de faire reculer les rebelles qui effectuent des percées spectaculaires montrent à souhait que le M23 ne se bat pas avec ses seules forces. Pour s’en convaincre, il suffit d’éplucher le dernier rapport de l’ONU qui a fini par accuser nommément Kigali de soutenir le mouvement rebelle et d’entretenir la guerre qui lui apporterait des dividendes considérables. Cet aspect du conflit devra faire l’objet d’une rencontre pour qu’enfin ce qui se présente comme un foyer permanent de tension retrouve la quiétude au grand bonheur des populations qui n’en demandent pas mieux.

 Davy Richard SEKONE

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