RDC : Présidentielle du 20 décembre et défis sécuritaire et logistique

RDC : Présidentielle du 20 décembre et défis sécuritaire et logistique

Denis Kadima Kazadi, le président de la CENI en costume bleu nuit, cravate jaune a été formel ce 25 novembre 2022, l’institution électorale qu’il dirige pourra tenir la présidentielle couplée aux législatives, aux députés provinciaux et conseillers communaux le 20 décembre 2023.

Quand on parle élections dans ce pays-continent, c’est d’abord une lourde machine à mettre en branle :

– Défis logistiques d’abord, car même en temps de paix, encore qu’en ce qui concerne cet Est du pays, le calme n’a jamais été pérenne longtemps, même du temps de Mobutu. Déjà, la CENI a été installée avec 28 mois de retard. Donc même en temps de paix,  le transport des urnes et autres kits et matériels électoraux d’une région à une autre, le plus souvent en avion est un parcours du combattant, tant les distances sont immenses et les risques grands. Mieux, le rapport Ebuteli pointe de nombreux goulots d’étranglement qui pourraient impacter la crédibilité et l’intégrité de ces élections. Car, c’est 4 élections en un !

Il faudra d’abord enrôler les 50 millions d’électeurs en 30 jours, et même en multipliant les centres et les kits, c’est le fleuve Congo à boire ! Si ce n’est pas le cas, ce sera des élections non inclusives, que dénonce déjà LAMUKA, le conglomérat de l’opposition et d’autres opposants qui estiment que c’est un scrutin bâclé, qui augure le «chaos».

A ces paris organisationnels, viennent se greffer évidemment ceux sécuritaires, avec l’incandescente région du Nord-Kivu où au moment où la CENI dévoilait le timing électoral, la guerre se poursuivait, et le refus obstiné du Mouvement rebelle M23, qui a opposé une fin de non-recevoir au cessez-le-feu obtenu lors du mini-sommet de Luanda qui a regroupé les présidents Lourenço, Evariste Ndayishimiyé et le facilitateur attitré de cette crise, l’ex-président kenyan Uhuru Kenyatta. Le Rwandais Paul Kagame ayant boudé ce conclave. Ce refus de M23 constitue un facteur inhibant pour ces élections.

L’interminable file de fuyards qui descendent les zones de combats, pour se diriger vers Goma qui tient toujours débout, ces déplacés dont le nombre gonfle chaque jour, et l’insécurité ambiante, hypothèquent  le déroulé de ces votes en ces lieux. Il est vrai que le gouvernement minimise cet état de fait, et que le Mali insécurisé l’avait fait en 2018, le Burkina s’apprête à le faire en juillet 2024, et du reste, sous Kabila aussi, même si la situation était moins préoccupante à Goma.

N’empêche, ce contexte sécuritaire fait peser justement ce que les autorités veulent éviter coûte que coûte : «le glissement du calendrier électoral», scénario à ne pas écarter selon encore le rapport Ebuteli, et hypothèse réjétée pour le moment par le gouvernement avec le porte-parole, Patrick Muyaya. Enfin, il y a le nerf du vote, les finances. La CENI n’a pas encore dévoilé les chiffres mais il est certain qu’ils s’évalueront en milliards de F CFA. A 16 mois de ce quadruple scrutin, la CENI va devoir travailler au pas de charges, pour réussir ce challenge.

Et le premier concerné, le président-sortant, Félix Tshisekedi, a également une grande part de responsabilité dans la réussite de cet acte démocratique, lui qui veut surtout rempiler dans de bonnes conditions.

La REDACTION

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