Réaction de la CEDEAO sur les manifs au Togo : Et si on se disait les vérités !

Réaction de la CEDEAO sur les manifs au Togo : Et si on se disait les vérités !

 

 

Hier, c’était à Abidjan que la CEDEAO envoyait des missi dominici pour s’enquérir du processus électoral relatif à la présidentielle du 25 octobre 2025. Aujourd’hui, elle réagit par voie de communiqué à la situation inflammable par intermittence au Togo dans lequel la CEDEAO dit avoir été attentive aux manifestations du 6, puis des 26,27 et 28 juin derniers, à Lomé lesquelles ont causé des préjudices divers.

Sentiers convenus, la CEDEAO lance aussi un appel aux protagonistes, pour un dialogue aux fins de parvenir à l’apaisement. Par ailleurs, la CEDEAO a exprimé sa «compassion» (allusion aux victimes, 7 selon les ONG ?) et prône le retour à un vivre-ensemble pacifique. La CEDEAO est dans son rôle et c’est ainsi qu’on aimerait la voir, réagir de façon préventive, et non être dans l’inepte curatif. Dans tous les cas, concernant ce pays, elle a une longue expérience de médiation par les présidents Nana-Akufo du Ghana et même par détour le Burkinabè Blaise Compaoré.

C’est qu’aussi entre les années 90,2000 et 2025 beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de la lagune Bê. C’est qu’entre temps, la dévolution du pouvoir a été chaotique avant de se rasséréner, passant de Gnassingbé-père à fils.  C’est qu’entre temps également, l’opposition a bien mené la lutte, surtout avec les tenors des années 90, Gilchrist Olympio, Me Yawowi Agboyibor, Léopold Gnininvi… C’est qu’également le pouvoir a résisté, a usé des stratégies face à une opposition qui s’est essoufflée, avec la baisse de la qualité des opposants.

Mais en contrepartie, l’émergence avec les réseaux sociaux de figures emblématiques qui écument la toile, portent la contestation à l’image du chanteur Aamon a constitué un nouveau front pour le pouvoir.

Dans ce contexte totalement chamboulé, la CEDEAO doit changer son logiciel surtout avec le cas de l’AES, face d’ailleurs à une jeunesse connectée, mondialisée, quoique commettant beaucoup de gaffes et trop pressée sur les bords, face à une telle jeunesse, et au regard de l’existant socio-politique sous-régional et si la CEDEAO disait la vérité aux princes de la zone ?

Et si durant un sommet ses dirigeants consacraient carrément un thème au bouillonnement politique dans la CEDEAO et que faire ? On parle actuellement sous forme de grief de «syndicats des chefs d’Etat de la CEDEAO» pour signifier que l’institution sous-régionale ne s’occupe que des problèmes des dirigeants et non des peuples. Un syndicat doit être utile, si tant est que ce syndicat fictif du reste n’existe pas, les 12 présidents actuels pourraient faire un long TD lors d’un conclave sur ces questions cycliques qui touchent leurs pays et comment y remédier. Evidemment, cela suppose qu’on joue franc-jeu et qu’on accepte par exemple d’avoir une vie après la présidence, d’accepter l’alternance… Bref, de ne pas avoir une conception monarchique, ni messianique du «pouvoir du Blanc». Et ne pas oublier le peuple, le vrai, pas la foule de zélotes.

Aujourd’hui au Faso

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR