Rébellion de Wagner en Russie : L’Afrique doit savoir bien lire la géopolitique actuelle

Rébellion de Wagner en Russie : L’Afrique doit savoir bien lire la géopolitique actuelle

 

Après le coup de massue militaire et diplomatique asséné par Wagner à Poutine, l’indéboulonnable et très compétent ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est monté au créneau, pour un coup de communication, normal et légitime, vu qu’Evgueni Prigojine est également un fils de …com.

Solidarité et soutien de «collègues africains», «pas de panique chez ses frères africains, ni de changement dans l’attitude des pays africains vis-à-vis de la fédération de Russie…». Et surtout cérise sur le gâteau, l’instruction des Russes (comprendre de Wagner) «ce travail va continuer bien sûr» au Mali et en RCA a précisé Serguei Lavrov !

Et le diplomate russe d’en profiter pour assener quelques amabilités à l’Europe et à la France lesquelles ont abandonné les pays africains en rase campagne et la Russie est venue à leur secours, sur leur demande pour «assurer leur sécurité». ainsi, précisera le ministre des Affaires étrangères russe, «la RCA et le Mali ont des contacts officiels avec notre gouvernement».

Double relation donc avec la Russie officielle et avec … Wagner. Une tonalité d’un discours qui résonne pareillement à Bangui même s’il y a quelques précisions puisque le pouvoir centrafricain par la voix de Fidèle Gouandjika, ministre-conseiller du président Touadéra, a clairement affirmé que le deal qui lie la RCA à la Russie est celui d’Etat à Etat et non Etat à société privée, en l’occurrence Wagner. La RCA parle même de sous-traitance avec Wagner, et si Moscou n’est plus en odeur de sainteté avec les walkyries, il faudra envoyer un autre corps expéditionnaire. Affaire domestique à la Russie donc a-t-on conclu à Bangui, Prigojine peut être changé mais ses hommes peuvent rester. Pour protéger le pouvoir et se servir sur la bête via les mines. Circulez il y n’a rien à  dire ! N’empêche que côté opposition centrafricaine, si Prigojine est considéré désormais comme un renégat par le kremlin, il ne saurait continuer à opérer en RCA.

Cette mutinerie de Wagner quoiqu’on dise, devrait pourtant figurer en bonne place dans l’agenda des chefs d’Etat du Sahel, lors du «Forum économique et humanitaire Russie-Afrique pour la paix, la sécurité et le développement» des 27 et 28 juillet 2023 à Saint-Pétersbourg. A eux de bien lire cette géopolitique, car il y a désormais un avant et un après guerre Russie-Ukraine.

Ce devrait être l’occasion pour les pays du Sahel de clarifier plusieurs points, notamment si ce tropisme russe qui s’est saisi du Mali, de la RCA, et dans une moindre mesure du Burkina, si ce réchauffement sécuritaire l’est avec la Russie en tant qu’Etat, ou avec un sous-traitant Wagner, lequel est chapeauté par le pouvoir officiel.

Ensuite, sur cette coopération, va-t-on la limiter au tout sécuritaire, ou atteindre d’autres sphères ? Car aujourd’hui, il y a le terrorisme au Sahel et les rébellions en RCA, mais ces pays concernés ont d’autres besoins comme l’aide économique par exemple. En un mot comme en cent, au-delà de l’idéologie révolutionnaire, version 2023, il faut que les Africains sachent prendre le train de la géopolitique actuelle en marche, pour ne pas encore se retrouver à pousser des soupirs. Le monde change, les alliances se nouent et se dénouent, Ryad sous l’impulsion du prince MBS a repris avec Téhéran et Tel-Aviv, la Turquie pratique la polygamie en matière de partenariat. En Russie, les Africains ne doivent pas se contenter d’être avec Moscou, ils doivent savoir les signes des temps !

 

La REDACTION

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