Rebonds de la pandémie de la Covid-19 en Afrique à l’orée des fêtes : De Kinshasa à Ouaga, des mesures de lutte disparates

Rebonds de la pandémie de la Covid-19 en Afrique à l’orée des fêtes : De Kinshasa à Ouaga, des mesures de lutte disparates

Si l’Europe se claquemure ou décrète des couvre-feux et confinements partiels  et s’apprête à ébranler la phase 4 de différents vaccins, c’est-à-dire la phase des vaccinations, alors que cette Europe connait une décélération économique, l’Afrique, elle n’est pas épargnée, malgré qu’elle n’a pas connu l’hécatombe pronostiquée.

N’empêche qu’il faut convenir que les clusters et secondes vagues sur le continent loin d’atteindre les cas en France, Belgique ou Italie, existent bien et que le coronavirus a bien rebondi dans plusieurs pays africains.

Les causes qui expliquent que le coronavirus se soit essaimé davantage : relâchement des mesures-barrières, le déni et le manque de tests pour avoir une idée précise des cas, et enfin le nombre de cas asymétriques, c’est-à-dire les infectés qui ne développent pas la maladie.

Ainsi avec les élections en Guinée et en côte d’Ivoire, les meetings qui ont drainé des foules ont été des rassemblements propices aux contaminations, surtout que lors de ces raouts, le port des masques n’est pas toujours recommandé, et les frottements sont la règle.

En outre, les couvre-feux et autres quarantaines qui avaient coupé la chaîne de contamination lesquelles mesures levées depuis ont favorisé encore le relâchement dans les bars, pub et marchés …

– Au Mali, les cas ont flambé alors que le pays dansait le yoyo politique, et que le secteur de la santé était en grève, sur instruction de la haute puissante centrale syndicale l’UNTM.

– Au Sénégal, le ministère de la santé pointe 120 nouvelles contaminations sur un échantillon de 1 279 tests à la date du 16 décembre. Au pays de la Terranga, ce sont les traditionnelles mesures (port du masque, lavage des mains, respect des distances).

– La Côte d’Ivoire qui vient de sortir d’une élection indique à la date d’hier 21 717 cas confirmés dont 21 335 guérisons, et 133 décès. Là également, on vit à l’heure d’une période post-électorale, mais les bars et maquis restent bien ouverts, et on s’apprête à réveillonner avec masques, mais sans confinement, ni couvre-feu.

– Au Burkina Faso, où un double scrutin a eu lieu, on note aussi une recrudescence de la pandémie, relevée d’ailleurs hier 16 décembre par le comité national de lutte contre la pandémie, comité présidé par le premier ministre. «Pas de mesures coercitives, ni restrictives particulières», mais le comité en appelle à la «responsabilité des Burkinabè».

– Au Niger où la campagne électorale bat son plein pour le double vote du 27 décembre, on tourne autour de 2 322 cas confirmés avec 82 décès. Ici aussi, rien de particulier sauf les mesures connues.

– La seule mesure vigoureuse nous vient de la RD Congo, où en marge de sa bataille politique pour obtenir une majorité législative et au gouvernement, le président Félix Tshisekedi a décrété un couvre-feu national sur 22 des 26 provinces congolaises, couvre-feu allant de 21 heures à 5 heures du matin. Il y a de quoi puisque rien que le mardi 15 décembre, il y a eu 345 nouveaux cas dont 298 à Kinshasa.

On aura donc remarqué de Ouagadougou à Kinshasa, les mesures de lutte contre la pandémie sont disparates, et varient selon les pays en Afrique, avec un commun dénominateur : le relâchement et même le déni souvent !

Et en dépit de ces clusters, on risque de fêter Noël et la Saint-Sylvestre masqué, mais avec une négligence des autres mesures, alors que le virus ne connait ni fête de Nativité ni Nouvel An. Eu égard au risque d’un grand retour, alors que ces pays n’ont pas de matériels de test, pas d’intrants, et de personnels suffisants, encore moins assez de respirateurs, le préventif vaut mieux que le curatif.

 La REDACTION

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