Rebonds et lutte contre la Covid-19 en Afrique : De Ouaga à Dakar, il y a toujours péril en la demeure

Rebonds et lutte contre la Covid-19 en Afrique : De Ouaga à Dakar, il y a toujours péril en la demeure

Inquiétante recrudescence du Covid-19 en Afrique subsaharienne. Depuis le mois de décembre dernier, on assiste à une sorte de seconde vague du coronavirus à travers le continent avec de plus en plus de décès. Une propagation fulgurante des cas qui suscite le spectre d’un reconfinement dans nombre de pays africains où l’on a vite fait de lâcher prise dans cette guerre contre ce virus à couronne, en devenant de moins en moins regardant sur les mesures barrières.

 Du reste, les chiffres donnés par les différentes structures nationales de veille épidémiologique sont alarmants et confirment la tendance haussière du Covid-19 en Afrique. Et face à l’ampleur de la propagation du virus, surtout des cas communautaires, les autorités sénégalaises ont décrété à nouveau l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu depuis hier dans les régions de Dakar et de Thiès considérées comme les principaux foyers chauds. En expliquant que ce couvre-feu allait de 21 heures à 5 heures du matin dans ces deux régions qui consacrent plus de 90% des cas de Covid-19 au plan national avec 1924 cas du 22 décembre 2020 au 4 janvier 2021, le président Macky Sall tape ainsi du poing sur la table pour amener ses compatriotes à prendre conscience de la dangerosité du virus et du respect des mesures-barrières. Si le président sénégalais a décidé de restreindre les libertés publiques pour freiner la propagation exponentielle du Covid-19, dans des pays comme la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso ou le Niger, le rebond des cas donne beaucoup plus le tournis aux autorités qui sont plutôt sur la sellette pour n’avoir pas fait grand-chose pour le respect strict des mesures-barrières lors des campagnes électorales qui ont drainé des milliers de personnes.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a péril en la demeure et nombre de capitales africaines mettent l’espoir sur la vaccination des populations si ce n’est qu’il y en a, à l’instar du Maroc, du Rwanda, de la Guinée, de l’Afrique du Sud qui ont déjà commencé l’expérimentation des vaccins-candidats. Mais en attendant que les différents pays africains puissent accéder aux vaccins pour immuniser les populations, le salut se trouve dans le respect strict des mesures barrières pour diminuer la propagation de ce virus mortel qui a tant endeuillé l’Afrique en lui arrachant la vie de certaines de ses illustres personnalités. Du chef de file de l’opposition malienne Soumaïla Cissé, au Sénégalais Pape Diouf, grand manager du ballon rond, au monument de la musique Manu Dibango en passant par le président burundais Pierre N’Kurunziza sans oublier l’imam Fofana, le président du Conseil supérieur des imams en Côte d’Ivoire ou encore Sidi Diallo, le président de la Fédération ivoirienne de football.

Du reste, le «front» de la bataille contre la pandémie a occupé, à temps plein, les travailleurs du secteur de la santé, mais aussi les dirigeants politiques, les opérateurs économiques et les simples citoyens qui n’ont qu’une question sur les lèvres : à quand la fin du cauchemar ?

La mise sur le marché, depuis quelques jours, des premiers vaccins anti-Covid élaborés dans la précipitation (Pfizer-BioNTech, Moderna, Sanofi, AstraZeneca…) constitue sans doute un début de réponse. Mais le calvaire de 2020 pourrait bien se prolonger encore sur plusieurs mois. La vaccination entamée par plusieurs pays relevant d’abord d’un choix, puis des capacités de se procurer le précieux sésame, n’est pas donnée à tout le monde. A une dose allant de 19,50 à 37 dollars aux États-Unis, les vaccins déjà mis en vente dans certains Etats nantis grèveront les budgets des pays africains si les firmes pharmaceutiques, en négociation avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), n’envisagent pas des marges bénéficiaires plus éthiques .

   Idrissa TRAORE

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