Le come-back de Blaise Compaoré au Burkina se précise. Dans notre édition du 1er juillet dernier nous en avons fait cas et il semble plus que probable que Blaise atterrisse à Ouaga dans les prochains jours plus précisément le 8 juillet prochain. Sauf report in extremis ou un ballon d’essai.
L’information émane de sources introduites tant dans les capitales ivoirienne que burkinabè. Le correspondant de RFI à Bamako, Serges Daniel, le confirme dans un tweet et promet même de donner le jour dans son prochain tweet. Des dates avancées : le 8 ou 15 juillet 2022, c’est la première qui semble plus s’imposer comme la bonne. Selon les mêmes sources, il s’agit d’un bref aller-retour au Burkina, voulu par le président Damiba qui entend donner un coup de fouet à la réconciliation nationale et la cohésion sociale.
Ce retour temporaire de l’enfant terrible de Ziniaré s’inscrit dans le cadre du processus de la réconciliation nationale entamée depuis 2015 avec la mise en place du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) mais aussi la création d’un ministère en charge de la question. Huit ans après avoir été chassé par la rue lors des évènements d’octobre 2014, Blaise Compaoré pourrait de nouveau fouler le sol burkinabè.
A y voir de près, les choses se sont accélérées ces derniers jours et on apprend que des missi dominici ont effectué des allers-retours entre Ouagadougou et Abidjan pour convaincre l’ancien président de répondre favorablement à cette «invitation des nouvelles autorités burkinabè juste pour 24 heures», glisse une source. Selon nos confrères de LSI Africa, le retour au bercail de l’ex-président aurait été minutieusement goupillé avec le concours des présidents ivoirien, Alassane Ouattara et togolais, Faure Gnassingbé. Du reste, le président togolais pourrait être en compagnie de Blaise ce 8 juillet dans la capitale burkinabè.
La principale interrogation qui entoure ce «retour» reste tout de même la question judiciaire. Que réserve-ton à Blaise Compaoré, condamné à perpétuité dans le dossier Thomas Sankara, dès ce «bref retour» au Faso ? C’est connu, l’homme n’a jamais voulu faire face à ces vieux démons et son avocat (Me Pierre Olivier Sur) l’a maintes fois ressassé tout en dénonçant un «procès politique» et un «verdict inique» prononcé contre son client dans ce dossier. Allons-nous assister à un arrangement juridico-politique au nom de la réconciliation nationale ?
Ce retour de Blaise Compaoré pourrait également constituer un ferment pour la cohésion au sein de son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) englué dans une crise interminable opposant deux factions.
En bref, c’est un aller-retour de Blaise au Burkina pour «voir»: affaire judiciaire, sentiments de ses concitoyens, cohésion nationale, bisbilles au CDP…
Il n’est plus le deus ex-machina politique, mais tout de même…
La rédaction
COMMENTAIRES