Récupération de photos de Cheickh Ahmadou Bamba par la confrérie  mouride au Sénégal : A Allah, ce qui est à Allah, au Serigne de Touba, ce qui est à lui !

Récupération de photos de Cheickh Ahmadou Bamba par la confrérie mouride au Sénégal : A Allah, ce qui est à Allah, au Serigne de Touba, ce qui est à lui !

Sur les cars de transport «woro Woro», les bus de «Dakar Dem Dik», sur les taxis, sur les immeubles, sur les pendentifs, son image est partout au Sénégal : lui, c’est Cheickh Ahmadou Bamba, fondateur de la toute puissante confrérie maraboutique dont le siège est à Touba, les Mourides. Unique cliché d’un personnage vénéré dont les successeurs, les Serignes dirigent depuis les années 1920, cette branche musulmane au Sénégal, avec une autre les Tidiane dont le grand maître réside lui à Tivavouane !

Alors, lorsque d’autres images de ce personnage mystique et mythique sont découvertes, c’est forcément un évènement au pays de la Téranga, où le Mouridisme impacte la vie du Sénégalais tartempion, jusqu’au sommet de l’Etat. Portefaix, fonctionnaire, DG, ministre et même le chef de l’Etat, à défaut d’être un Mouride très actif,  l’est tout de même, et le pèlerinage de Touba, qui vide quasiment Dakar de ses âmes constitue une preuve supplémentaire que le legs de Cheickh Ahmadou Bamba a traversé le temps et reste une donnée socio-politique capitale au Sénégal.

Dans ce lot de photos qui ont fait l’objet d’enquête du collectif de la Communauté mouride depuis 2020, et de mise en vente le 16 avril 2020 avant d’être retirés par le vendeur Mathieu Robelin pour cause de doute sur l’authenticité de ces clichés, dans ce lot de photos, 2 sont particulièrement dignes d’intérêt : une montrant Cheickh Ahmadou Bamba arrêté, avec un turban couvrant le visage, et l’autre avec une truelle posant une pierre. On saura plus tard qu’il s’agit de la mosquée de Diourbel, et que l’auteur des photos n’est autre que l’architecte qui se nomme Jean Geoffre, lequel vivait à Dakar en 1915 !  Plus aucun doute sur ces photos, surtout après l’enquête de chercheurs, professeurs, sociologues sur l’histoire de l’islam.

Ces photos achetées chez un brocantier au Sud de la France sont bel et bien celles du célèbre Serigne de Touba. Elles datent du 11 mars 1918. La mise aux enchères sur le site qui grimpait à 46 000 Euros, avant la polémique, fut finalement acquise par le collectif Mouride à 48 000 Euros chez la Maison de Baecque basée à Paris et Lyon, après enchérissement du commissaire-priseur Etienne Baecque.

C’est incontestablement l’histoire du mouridisme qui s’enrichit, pour ne pas dire l’histoire du Sénégal tout court. En effet, le fondateur de cette confrérie est mort le 17 juillet 1927, laissant depuis lors la part de la réalité qui se mêle au mythe.

Qui n’a pas entendu qu’en route pour l’exil dans le bateau qui l’amenait, Cheickh Ahmadou Bamba a demandé à effectuer sa prière ? Il a alors étendu sa natte sur l’eau, a prié et est remonté sur le rafiot, selon divers récits. Avec ces photos, on sait que le premier Serigne de Touba était un saint mais  également humain, et c’est ce que résume le professeur Massamba Gueye de l’université Cheick Anta Diop de Dakar : «Dans les récits oraux sur Cheickh Ahmadou Bamba, la part d’extraordinaire était plus importante que la part d’humanité. Dans la photo, la part d’humanité vient installer une base d’extraordinaire de Serigne Touba». En clair, bien qu’il était un Saint, il était un homme !

A Allah, ce qui est à Allah et à Cheickh Ahmadou Bamba, ce qui est à lui ! Et puis Touba pourra désormais avoir d’autres photos de l’ancêtre des Serignes que l’unique utilisée depuis des lustres. Un brin de rappel qui dans cet «islam noir» n’est pas rien. Le Mouridisme retrouve un visage autre du Serigne de Touba .

La REDACTION

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