Référendum constitutionnel au Tchad : Le «Oui» (non-massif) devrait  l’emporter, et la suite ?

Référendum constitutionnel au Tchad : Le «Oui» (non-massif) devrait  l’emporter, et la suite ?

Est-ce le «Oui» ou le «Non» qui sortira majoritaire des 22 726 bureaux de vote dans le référendum constitutionnel qu’ont arbitré hier 17 décembre 2023 les 8,2 millions de Tchadiens ? en tout cas, les dépouillements ont débuté dans la foulée des fermetures de bureaux de vote.  Le camp présidentiel  aggloméré dans une coalition que cornaque le Premier ministre Saleh Kebzabo prône le «Oui». Forte de 210 partis politiques et d’une kyrielle d’associations hétéroclites, cette coterie prône un Etat unitaire fort, même avec des pouvoirs décentralisés.

A l’opposé, il y a l’opposition qui n’en veut pas et souhaite un fédéralisme pour le Tchad. Au fait, ce toilettage est une remise au goût du jour de la Loi fondamentale de 1996, mais qui n’a jamais été effective. Avec ici, des retours du sénat, de la Haute cour de justice, de l’âge plancher pour être candidat à la présidentielle qui est désormais de 35 ans au lieu de 45. S’oppose donc l’idée d’un Etat unitaire décentralisé et un autre très decentralisé.

Le pouvoir autrement dit, la Transition dirigée par le général Mahamat Deby, a fait la campagne sur le thème d’un Etat centralisé, seule solution pour exorciser le chaos qu’amènerait le fédéralisme. Il s’agit donc de la forme de l’Etat qui a été mis en jeu via les urnes hier 17 décembre 2023.

Le «Oui» devrait être majoritaire (avec surtout le soutien d’un grand et principal opposant Succès Masra des Transformateurs) même s’il faut apprécier ce oui à l’aune du taux de participation qui ne devrait pas culminer dans les hauteurs. Mais dans ce Tchad, c’est moins souvent ce genre de données que l’existant politique qui compte. Une gouvernance qui est liée au rapport de force des armes.

Avec un «Oui » à ce référendum constitutionnel, on fait quoi maintenant ? En clair, c’est bien de se doter d’une forme de l’Etat, mais quid du déroulé de la Transition, sujet pas tabou, mais dont l’évocation crée des frictions ? A quelle date exacte se tiendra la présidentielle ? Qui et qui pourront être candidats ? Leur sécurité sera-t-elle assurée ? Est-ce qu’un Succès Masra pourra-t-il compétir et même espérer gagner ? Et surtout, que fera le général-président Mahamat Deby ? Va-t-il passer la main à un civil du sérail, tout en restant le véritable maître ? Ou va-t-il ôter la tenue de camouflage pour enfiler le boubou et se faire absoudre par les urnes ? Hypothèse à la limite la plus plausible. Attendons de voir.

La REDACTION

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