C’est ce 18 juin 2023, que les Maliens iront aux urnes pour un vote sur la nouvelle Constitution concoctée par les autorités militaires de Transition.
Ce référendum constitutionnel a principalement pour but de donner la parole aux Maliens pour trancher sur la plus grande décentralisation des accords de paix signés en 2015.
Présenté par le président de la Transition, le 27 février dernier, il ne fait pas l’unanimité au Mali. Pour les pro. la Constitution toujours en vigueur, celle de 1992 est obsolète, car avec la nouvelle Loi fondamentale, les collectivités territoriales auront plus de rôles. Autres nouveautés, le pouvoir devient présidentialiste, avec un président «fort» qui nomme un PM, et un gouvernement. La création d’une cour des comptes est aussi inscrite dans cette constitution à venir, ainsi qu’un sénat.
Ce dimanche 11 juin, soit une semaine avant le vote, les militaires eux, sont allés dans les isoloirs pour donner leurs avis sur cette nouvelle Constitution.
Un vote kaki qui donnera déjà un petit aperçu, mais indicateur des avis des Maliens sur cette Loi fondamentale.
Si les frères d’armes du colonel Assimi Goïta votent massivement le «Oui», cela veut dire déjà que la Grande muette est partante, c’est symbolique, mais très déterminant, car il ne manquerait plus que les militaires eux-mêmes ne fassent pas corps avec cette volonté de la Transition.
Car avant d’en arriver là, certains ont déjà dit qu’ils ne sont pas partants : à commencer par la ville de Kidal où l’armée reconstituée dominée par la CMA, s’est désolidarisée, il y a aussi une partie du M5-RFP notamment la branche religieuse, qui désavoue cette nouvelle Constitution. Déjà en janvier 2023, l’imam Dicko, figure emblématique de la branche civile de la Transition, avait appelé à boycotter ce référendum constitutionnel. A travers la CMAS, il avait dit «Nous considérons que ce n’est pas une nouvelle Constitution qui peut aider le Mali à sortir de la crise multidimensionnelle».
En tout cas, les militaires en étant les premiers à aller voter pour l’aval référendaire ou non, marquent le pas dans la volonté de la Transition malienne de basculer dans une nouvelle République. Avec ou sans Assimi Goïta pour la présidentielle ?
La REDACTION
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