Région de l’Est : des centaines de personnes ont battu le pavé à Pama pour «réclamer plus de sécurité»

 Région de l’Est : des centaines de personnes ont battu le pavé à Pama pour «réclamer plus de sécurité»

La peur n’a pas pu entamer leur détermination, ni la mobilisation. Hier lundi 1er juin 2020, elles étaient plusieurs centaines à battre le pavé pour exprimer leur ras-le-bol face à la dégradation continue de la situation sécuritaire dans la région de l’Est, dont elles sont devenues des victimes potentielles.

Venues des communes de Pama, de Kompienga et de Madjoari dans la région de l’Est, plusieurs centaines de personnes ont marché pour dénoncer la violence exercée contre les civils par les groupes armés terroristes. D’une seule voix et à l’unisson, elles ont dit «trop c’est trop». Selon notre confrère de Gulmu. Infos, dans le message transmis aux autorités locales, les populations se disent «très remontées contre les Forces de défense et de sécurité déployées dans la zone». Pour elles, les FDS par leur passivité se sont rendues coupables de complicité avec leurs bourreaux, les terroristes. Cette colère est consécutive aux violences répétées dont elles sont victimes depuis 4 ans. Et aux yeux des populations de la région, l’attaque du samedi 30 mai dernier, constitue une nouvelle preuve de l’abandon dont elles sont victimes de la part des autorités. Et ces populations d’ajouter que «si l’Etat ne peut pas nous protéger qu’il nous donne au moins des armes pour nous défendre». Pour les manifestants, la place des militaires n’est pas en ville mais dans les zones à risque. C’est pourquoi, ils demandent aux autorités de tout faire pour installer une base militaire dans les zones à risque et particulièrement à Kompienbiga qui se vide de jour en jour.

Accompagnés de femmes et d’enfants en pleurs, les manifestants ont poussé des cris de détresse et appelé au secours pour sauver ce qui reste de cette localité qui semble échapper à l’autorité de l’Etat. «Nos maris étaient allés pour chercher notre pain. Ils ne reviendront plus. Chaque jour, on compte les morts. Quand ils sortent, nous sommes inquiets jusqu’à leur retour. Si ce n’est pas les terroristes, ce sont les forces de défense et de sécurité qui les attendent au tournant», a confié une des manifestantes à notre confrère.

La situation sécuritaire dans la région de l’Est ne cesse de se dégrader. L’Opération Otapuanu «foudre» en gulmancéma menée par les Forces armées nationales en mars 2019, sensée ramener la quiétude n’a pas permis de stabiliser les choses dans cette région où les assassinats, tueries et enlèvements sont devenus le quotidien des populations. Ces violences ont provoqué la fuite de plusieurs milliers de personnes vers d’autres localités. L’attaque du marché à bétail de Kompienbiga intervenue dans la journée du samedi 30 mai 2020, a fait germer un sentiment d’abandon dans les esprits des populations de la région en proie aux assauts répétés des groupes armés terroristes depuis 2017. Contrairement aux voix officielles, plusieurs sources locales avancent un bilan beaucoup plus lourd qui se chiffrerait à plus de 35 morts et des vingtaines de blessés.

Au moment où ces lignes étaient tracées, des sources locales annonçaient le rapt de trois personnes. Selon ces sources,  l’enlèvement a eu lieu dans la journée d’hier lundi 1er juin 2020. Il s’agirait d’un employé de la mairie, un autre de la caisse populaire de Pama et un transitaire. Ces personnes auraient été enlevées au cours d’un voyage qu’elles effectuaient ce jour même.

La rédaction

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR