Réhabilitation de la vieille mosquée de Dioulassobâ : Un rêve qui prend corps malgré des difficultés

Réhabilitation de la vieille mosquée de Dioulassobâ : Un rêve qui prend corps malgré des difficultés

Construite en 1880, la vieille mosquée de Dioulassobâ ployait d’année en année sous le poids de l’âge. Face à la dégradation continue de la mosquée, le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme a décidé de la réhabiliter. Le coût des travaux (500 millions) et d’autres difficultés rendaient utopique le projet. Trois ans après le lancement des travaux (en 2017), l’évolution du chantier permet de dire que le rêve  est en train de prendre corps sur le terrain.

En août 2016, Tahirou Barry, alors ministre de la Culture,  des Arts et du Tourisme a présenté la maquette du «nouveau visage» que son ministère souhaite donner à la vieille mosquée de Dioulassobâ. Le sens du projet est porté à la connaissance des notabilités et des autorités de Bobo-Dioulasso à la même occasion.

«Le but final du projet est de faire inscrire la mosquée de Dioulassobâ au patrimoine de l’UNESCO», explique le technicien du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme. Trois mois après, soit le 18 novembre 2016, une grande soirée de levée de fonds est organisée à la maison de la culture Anselme Titianma Sanon de 225 796 675 FCFA est la somme collectée à la dite soirée. 150 millions, c’est l’enveloppe offerte par le ministère en charge de la Culture. Les 500 millions nécessaires pour  la réalisation du projet ne sont pas encore encaissés, mais les travaux ont été lancés en 2017.

Lancés par le ministre de la Culture en compagnie des autorités régionales des Hauts-Bassins,  les travaux commencent par la  construction des hangars. En effet, l’un des défis pris devant la communauté musulmane par les initiateurs du projet, était de permettre la continuité des prières quotidiennes pendant les travaux. Une fois les deux hangars construits, les fidèles y ont déménagé pour les prières.

C’est ainsi que la réhabilitation de la bâtisse a commencé. «C’est la phase la plus difficile du projet», dit un technicien du chantier. C’est également la phase de la bâtisse qui développe le doute autour du projet. En rappel,  avec la pluie diluvienne du samedi 29 au dimanche 30 septembre 2018, beaucoup de  choses ont été dites sur le projet. Ladite pluie avait causé l’écroulement du minaret nord-ouest de la mosquée.

Des voix se sont levées pour mettre en cause le travail du comité. Antoine Atiou,  gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Lamine Soulama, Haut-commissaire du Houet et Alain Sanou 4e adjoint au maire de la commune de Bobo-Dioulasso et chargé de culture ont concilié les différentes parties protagonistes au cours d’une réunion tenue sur la situation.

 Le rêve bientôt une réalité

La réouverture officielle de la mosquée pour les prières quotidiennes est faite le jeudi 5 septembre 2019. Ce jour,  le comité de suivi des travaux avait pris l’engagement de poursuivre les travaux malgré des difficultés.  Neuf mois après la réception de la mosquée, le comité est de retour sur le chantier avec la pose des pavés. «Grâce à de bonnes volontés,  nous avons eu 3 000 m2 de pavés», informe Sékou Haïdara, coordonnateur du comité de suivi des travaux de réhabilitation de la mosquée de Dioulassobâ. La même source nous fait cas de la construction les jours à venir,  d’une passerelle. Elle servira aux touristes et à toute personne qui voudraient voir la toiture de la mosquée. «À partir de la passerelle,  des visiteurs pourront voir la toiture de la mosquée sans monter dessus», a-t-il précisé. Il continue  en nous rassurant qu’une autre bonne volonté s’est déjà engagée pour la construction de ladite passerelle.

Ce que l’histoire nous enseigne sur la mosquée de Dioulassobâ

La vieille mosquée de Dioulassobâ est construite dans les années 1880. Sa construction a duré 10 ans. À la fin du XIXe siècle,  la cité de Sya (actuelle ville de Bobo-Dioulasso) est attaquée par le roi Tiéba Traoré. Le roi de Sya sollicite l’aide de l’Almamy Sakidi Sanou, leader de la religion musulmane. Sa prière permet au roi de Sya de vaincre l’envahisseur Tiéba Traoré venu du Mali.

La construction d’une mosquée à Sya, une des clauses de l’intervention de l’Almamy commence après cette victoire du roi de Sya. La mosquée est construite sur un site où se pratique la tradition ancestrale. Les deux pratiques (coutumière et l’islam) se côtoient sur les lieux. La mosquée est construite avec l’apport de tous. Musulmans et non musulmans. Des masques auraient contraint des gens à prendre part aux travaux de construction de la mosquée à l’époque. C’est donc une histoire riche en conseils au plan du vivre-ensemble des communautés qui entoure cette vieille mosquée de Dioulassobâ .

Boroma Sanon

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR