Le Vatican a signé samedi 22 septembre un accord provisoire avec le régime communiste de Chine. Selon ce pacte historique, le pape François a reconnu sept évêques chinois qui avaient été nommés par Pékin sans son aval, ainsi qu’un huitième évêque à titre posthume. Ils avaient été excommuniés de facto. Les quelque 12 millions de catholiques chinois très minoritaires dans ce pays de près de 1,4 milliard d’habitants étaient déchirés depuis des décennies entre une Église «patriotique« contrôlée par le régime communiste et une Église clandestine qui ne reconnaissait que l’autorité du pape. Le Saint-Siège avait relancé depuis plus de trois ans ces interminables négociations entamées dès les années 1980 pour unifier l’Église. L’accord pourrait essuyer des critiques, car il coïncide paradoxalement avec une campagne de destruction d’églises chrétiennes dans certaines régions chinoises. En Chine, la Bible a par exemple été retirée des sites de vente en ligne et des prêtres catholiques «clandestins» ont encore récemment été arrêtés puis relâchés. Le Saint-Siège, qui n’a pas divulgué samedi le texte de l’accord, a évité de détailler le futur processus de nomination des nouveaux évêques qui devrait donner le dernier mot au pape. Il ne précise pas explicitement si Pékin a d’ores et déjà reconnu de son côté certains évêques chinois qui avaient été nommés unilatéralement par le Saint-Siège. «L’objectif de l’accord n’est pas politique mais pastoral, il doit permettre aux fidèles d’avoir des évêques en communion avec Rome, mais en même temps reconnus par les autorités chinoises«, a toutefois déclaré le porte-parole du Vatican, Greg Burke. «Ceci n’est pas la fin d’un processus, c’est le début», a-t-il insisté. Le pape François souhaite que l’accord provisoire mène à «des gestes concrets fraternels de réconciliation [afin de dépasser] les tensions passées et même les récentes», a commenté le numéro deux du Vatican, Pietro Parolin, l’un des grands artisans de l’accord.
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