Augmentation du nombre de portefeuilles (50 au lieu de 36) pichenettes avec quelques permutations et rentrées, le tournage du manège, hier par Alassane Ouattara, n’a pas bouleversé la configuration ministérielle. Promesse tenue, donc pour le chef de l’Etat qui l’avait annoncé en fin juillet en Conseil de ministres.
Détail de taille qui n’aura échappé à personne tout de même: Tené Brahima Ouattara alias ‘’photocopie’’, son frère, est en effet déchargé du portefeuille taillé sur mesure pour lui : ministre des Affaires présidentielles. Est-ce dû aux injonctions de Christian Vabé, patron du rassemblement du peuple de Côte d’Ivoire alternative crédible (RPDCI) ?
Où à la nomination du président de la région de Tchologo comme commandant en chef de l’unité anti-grand banditisme dont il a été l’instigateur? En tous les cas entre 2 frères l’arrangement est toujours probable. Mamadou Coulibaly cède son strapontin de l’agriculture et du développement rural à Kobenan Kouassi.
Adjoumani qui était aux rênes des ressources animales, et qui est remplacé par Moussa Dosso. Défenestré, il y a quelques mois, aux transports Gaoussou Touré signe son come-back. Adama Coulibaly devient grand argentier, en lieu et place d’Adama Koné…
La divine surprise du chef est sans nul doute le bombardement comme ministre de la sécurité de Diomandé Vagondo, ci-devant chef d’étatmajor particulier de Ouattara. C’est une vraie promotion pour ce ouattariste, et avec cette nomination, le chef de l’Etat possède désormais tous les leviers sécuritaires, avec Hamed Bakayoko à la Défense, un autre fidèle des fidèles. Cette nouvelle équipe est celle du combat électoral de 2020.
Non seulement Ouattara a voulu maintenir ses éventuels jokers aux postes de candidats à la présidentielle, avec un Gon Coulibaly, premier ministre qui semble tenir toujours la corde, à moins que ce ne soit Daniel Kablan Duncan, le vice-président ou encore carrément Ouattara lui-même, si la Constitution n’est pas charcutée pour fixer l’âge plafond à 75 ans pour les présidentiables. Mais surtout également, il a maintenu quasiment la même équipe avec du renfort, 7 secrétaires d’Etat, en tenant compte de la représentativité électorale de chacun.
En Côte d’Ivoire, comme ailleurs, il y a des barons régionaux de partis et tous ceux qui ont été confirmés, le sont peu ou prou et en plus sont nantis financièrement, alors qu’une campagne surtout présidentielle coûte très chère. Chacun, en ce qui le concerne devrait donc apporter son écot à la cagnotte pour la pêche aux voix.
Double calcul donc pour le chef de l’Etat avec ce gouvernement fort de 50 têtes : mailler politiquement le pays par le jeu de la répartition régionale, et s’assurer tous les moyens financiers pour la campagne. Reste à savoir et attendre ce que vaut cette équipe de bataille pour l’impérium. Et la réponse ne peut être donnée qu’en 2020.
Sam Chris
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