L’impossible remaniement a enfin eu lieu du moins, l’émondage de l’équipe de Thiéba II est intervenu, le 31 janvier, tard dans la nuit. Congédier est facile, remanier est difficile, remédier est corsé.
C’est au vu de ces trois éléments et dans une conjoncture lourde à couper au couteau que le petit jeu de chaises musicales a eu lieu. Le Burkina retombe de son apnée. Autant le dire d’emblée : tous ceux qui ont pronostiqué le départ du PM Paul Kaba Thiéba et qui se sont piqués de jeter en pâture les noms de ses probables remplaçants ont tout faux, Roch Kaboré lui a renouvelé sa confiance et bien malin qui saura dire pourquoi. Poursuite du PNDES ? Dénouement des crises itératives dans le monde syndical ? Contrat tacite pour 3 ans avec l’ex-Bici ? ( fonctionnaire de la BCEAO) Au total, 7 passent à la trappe, tandis que 9 sont appelés autour du désormais deus ex-machina de Kosyam : Simon Compaoré dont beaucoup réclamaient le départ est désormais ministre d’Etat sans portefeuille, tandis que Clément P. Sawadogo étrenne le délicat département de la sécurité où il aura besoin d’énergie, de pugnacité et de moyens, car le Burkina est en guerre asymétrique ! Objectif pour Clément : ne pas perdre le Nord du Burkina. Le jeune Bachir Ouédraogo fait son entrée dans l’équipe de Thiéba III à la tête de l’énergie, remplaçant Alfa Oumar Dissa. Kaya jubile ! Le prof Séni Ouédraogo devra user de tout son tact, et savoir faire, loin des considérations juridiques et constitutionnelles, pour poursuivre l’œuvre de Clément d’avec les syndicats. La société civile est-elle soluble dans la Fonction publique ? Le constitutionnaliste nous le prouvera. Autre entrée qui aura surpris: celle d’Abdoul Karim Sango, qui s’installe à la culture, aux arts et au tourisme. Il remplace Issoufou Sawadogo qui n’aura duré que trois mois à peine avec ce maroquin. Au sujet de Sango, on se demande, quand est-qu’il est retourné au PAREN, d’où il avait démissionné ? Sans doute adoubé par son mentor Laurent Bado, il a fissa retrouvé sa formation pour choir dans ce fauteuil ministériel. En tous les cas, peu ou prou, les craintes de son devancier Tahirou Barry, avec qui, règne une inimitié tenace, se réalisent, car Barry craignait que Sango ne lui succède un jour. C’est désormais chose faite. Laurence Marshall, la «Blanche» du MPP éclipse Laure Zongo au département de la femme et de la solidarité nationale. Laure paie t-elle cash les histoires liées aux pagnes du 8 mars ? Exit Jean Martin Coulibaly (remplacé par Stanlislas Ouaro), lui aussi emporté peut être par la dangereuse crise qui a secoué son ministère. Paul Robert Tiendrébeogo hérite d’un département qui lui va comme un gant. Le patron du Think Tank Burkina International, Harouna Kaboré… s’assoit au commerce. Décidement, dépuis l’insurrection de fin octobre 2014, les juristes et la société civiles ont envahi l’arène politique et ne veulent plus en sortir. Et ceux qui font beaucoup de boucan et très acerbes envers le pouvoir, trouvent in fine place au… pouvoir. On aura remarqué que le grand chambardement n’a pas eu lieu, mais l’équipe prend plus de couleur Mppiste, même si ce n’est pas encore assez, et les dents grincent encore. Il en sera toujours ainsi A deux ans de la présidentielle, Roch a tourné manège donc, mais c’est sûr que ce n’est qu’une partie de la stratégie .
Zowenmanogo ZOUNGRANA
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