L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a rencontré les Organisations de la société civile (OSC), ce jeudi 10 janvier 2019, à Ouagadougou. Des dires du contrôleur général d’Etat Luc Marius Ibriga, l’objectif affirmé de ce cadre de concertation est la construction d’une synergie d’action dans le cadre de la lutte contre la corruption au Burkina Faso.
La corruption est une pieuvre dont les multiples tentacules annihilent et anesthésient toute idée d’égalité et de justice sociale, foi du contrôleur général d’Etat, Luc Marius Ibriga. De ses dires, la lutte contre la corruption exige la création d’un front d’acteurs le plus large possible, si l’on envisage des résultats tangibles. «La lutte résolue contre la corruption comporte des exigences d’efficacité sans lesquelles nous demeurons dans l’incantatoire lutte contre la corruption», a déclaré le contrôleur général d’Etat. Il a expliqué que pour être efficace, la lutte contre la corruption doit être menée à tous les niveaux et impliquer les acteurs (Etat, secteur privé, organisations de la société civile). C’est pourquoi, il importe donc de faire en sorte que chaque citoyen devienne une sentinelle anti-corruption parce que «nous aurons œuvré à mettre en place des dispositifs avec des procédures connues de tous, pour assurer la participation des citoyens à la lutte contre la corruption». Dans un contexte de corruption systématique comme celui du Burkina, Luc Marius Ibriga a souligné que des changements sont indispensables pour :
démanteler les remparts de la corruption ;
asseoir un réarmement ethnique fondé sur les valeurs d’intégrité et de responsabilité ;
promouvoir une culture du refus de la corruption et enraciner de manières durables, la culture de la redevabilité, de la transparence et de l’intégrité à tous les niveaux de la gestion des affaires publiques et privées.
Il a rappelé que l’initiative de l’ASCE-LC qui nous réunit ce matin n’est que la mise en œuvre des attributions que lui confère le corpus normatif anti-corruption du Burkina Faso. «La présente rencontre a donc pour objectif, de nous permettre de dresser l’état des lieux de la corruption au Burkina, de faire le point des actions et des activités de prévention et de lutte contre la corruption au niveau des acteurs et enfin, de proposer des actions fortes à même d’éradiquer le fléau que constitue la corruption», a laissé entendre le premier responsable de l’ASCE-LC. Cette rencontre a été le lieu d’échanges, sans langue de bois et permettra non seulement de diagnostiquer les forces et les faiblesses, mais aussi et surtout, de déceler les opportunités et les risques qui se présentent dans la lutte contre la corruption. «C’est à une véritable reconversion de nos comportements que l’ASCE-LC nous appelle, afin que nous nous donnions la main, pour ensemble construire les barricades susceptibles d’endiguer l’efflorescence de la corruption», a indiqué Luc Marius Ibriga.
Aline Ariane BAMOUNI
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