Rencontre Bédié-Gbagbo-Ouattara : Prémices d’un long processus vers un pays réconcilié

Rencontre Bédié-Gbagbo-Ouattara : Prémices d’un long processus vers un pays réconcilié

Moments historique et de retrouvailles entre Bédié, Ouattara et Gbagbo, au palais de la présidence. Douze (12) ans après la crise postélectorale de 2010 qui a endeuillé la Côte d’Ivoire et dont les  blessures et meurtrissures peinent à se cicatriser, les trois figures emblématiques du landerneau politique ivoirien se sont retrouvés pour la première fois le jeudi 14 juillet 2022.

Cette rencontre très attendue avait laissé libre cours à toutes les hypothèses possibles. Si pour certains observateurs, ce conclave à trois ouvrait la voie à toutes les possibilités, c’est bien l’avenir politique du pays qui en serait le plat de résistance et qui y sera débattu. Ce fut effectivement le cas pendant plus d’une heure. Et c’est ce qu’a confié le «benjamin» de ce trio qui s’est succédé à la tête de la Côte d’Ivoire, Laurent Koudou Gbagbo chargé de lire la déclaration finale.  «La rencontre de ce jour a été une rencontre de retrouvailles pour renouer le contact et échanger dans la vérité sur toutes les grandes questions. Le président de la République et ses deux prédécesseurs ont exprimé leur volonté de faire de cette première rencontre un levier de la décrispation du climat politique et social en Côte d’Ivoire», a dit l’ancien président (2000-2011).

Décrispation et réconciliation nationale étaient donc les maîtres-mots de ce rendez- vous entre les trois piliers de la scène politique de la Côte d’Ivoire. Ainsi, après plusieurs reports, c’est dans une atmosphère détendue qu’a lieu cette rencontre dont le principal objectif est de calmer les rancœurs et apaiser les tensions entre Ivoiriens. 

Ce n’est pas trop tôt pourrait-on dire ! Car douze années se sont écoulées après les sanglants évènements qui ont meurtri ce peuple jadis paisible dont les citoyens vivaient en parfaite harmonie. Entre les discours de haine, le repli communautaire, la crise postélectorale qui a débouché sur la guerre civile, les Ivoiriens ont eu pour leur compte. Il fallait alors panser les plaies et recoudre le tissu social. Et comme c’est le cas dans tout conflit,  les vainqueurs et les vaincus après un long moment de ressenti ont fini par se retrouver pour parler «paix». C’est le même scénario qui prend forme en Côte d’Ivoire.

Hier jeudi 14 juillet 2022, Bédié, Gbagbo et Ouattara ont posé les jalons d’une «décrispation du climat socio-politique». En leur qualité d’ex-chefs d’Etat et d’actuel président, le devoir leur imposait ce geste pour servir d’exemple aux 24 millions d’Ivoiriens qui ont toujours en mémoire les affres de la guerre civile d’avril 2011. Et comme l’a mentionné Alassane Ouattara, il s’agit d’une réunion ordinaire qui se tiendra de façon régulière selon la disponibilité «de ses deux prédécesseurs». Certes, au final, l’issue de cette rencontre, n’a pas donné lieu à de grandes décisions, telle que l’annonce de la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés politiques, mais elle a eu le mérite de réunir des frères ennemis qui, il y a peu se regardaient en chien de faïence. Le chemin pour y parvenir est long. Mais ne dit-on pas que même le plus long des voyages commence toujours par un pas ? Par transposition, cette rencontre tranche avec celle qui a récemment viré au fiasco au Burkina Faso dont l’esprit quelque tronqué a davantage  exacerbé les divisions et les clivages.

Davy Richard SEKONE

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