Son passage à la barre le mercredi 13 mardi dernier, a suscité la réaction des proches du désormais ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne qui n’y sont pas allés de main morte. Lors de cette audience où il comparaissait comme témoin, l’actuel ministre de la Défense, Chériff Sy, président du Conseil national de transition (CNT) à l’époque, a accusé Guillaume Soro d’avoir «reconnu» l’authenticité de ses échanges téléphoniques avec le général Djibrill Bassolé. C’était à en croire l’ancien président du CNT, en marge d’une rencontre à Paris en 2015.
Il n’en fallait pas plus pour que le clan Soro sorte de ses gonds. L’’entourage de Guillaume Soro oppose un démenti catégorique aux propos de l’ex-président du Conseil national de transition devant le tribunal. Guillaume Soro a immédiatement démenti et affirmé qu’ils ne s’étaient jamais vus. Selon les informations de Jeune Afrique, les deux hommes se sont pourtant bien croisés lors d’une réunion interparlementaire en marge de la COP21 dans la capitale française, début décembre 2015.
Contacté par Jeune Afrique, Moussa Touré, le chargé de communication de Guillaume Soro, a immédiatement démenti cette rencontre parisienne, ajoutant que l’actuel ministre burkinabè de la Défense était «instable psychologiquement» et qu’il le «laissait à ses délires».
Mais selon les informations de Jeune Afrique, Chériff Sy et Guillaume Soro se sont pourtant bien vus à Paris fin 2015. Les 5 et 6 décembre, ils ont tous deux assisté à une «Réunion parlementaire à l’occasion de la conférence des Nations unies sur le changement climatique» organisée à l’Assemblée nationale et au Sénat. Leurs noms figurent d’ailleurs sur la liste des participants dans le document de présentation de cet événement organisé par l’Union interparlementaire (UIP) en marge de la COP21. Sur des photos prises le 5 décembre 2015 à l’Assemblée nationale obtenues par Jeune Afrique, les deux hommes apparaissent même quasiment côte à côte dans l’hémicycle français. Guillaume Soro est en costume sombre en bas à gauche au premier rang. Chériff Sy, en blanc, est à environ deux mètres de lui sur sa gauche. Au bout de la rangée sont reconnaissables Gérard Larcher, le président du Sénat français, et Ban Ki-Moon, l’ancien secrétaire général de l’ONU.
À l’époque, Guillaume Soro avait indiqué sa présence à cette rencontre interparlementaire à Paris dans différents tweets. Contacté par Jeune Afrique, Moussa Touré, le chargé de communication de Guillaume Soro, confirme désormais que les deux hommes étaient à l’Assemblée nationale française le 5 décembre 2015. «Ils étaient bien assis sur la même rangée, mais contrairement à ce que dit Chériff Sy ils ne se sont jamais parlé, ni dans un couloir ni ailleurs. Guillaume Soro ne le connait pas, c’est la première fois qu’il le voyait», assure-t-il. Sous couvert de l’anonymat, un autre collaborateur de Soro présent à Paris à l’époque indique pourtant que les deux hommes ont bien échangé quelques mots ce jour-là, sans toutefois avoir évoqué l’affaire des écoutes.
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