Rentrée 14e législature au Sénégal et élection du président : Pantouflards et bulletins de vote créent la tambouille

Rentrée 14e législature au Sénégal et élection du président : Pantouflards et bulletins de vote créent la tambouille

82+1 siège pour la coalition présidentielle Benno Book Yakaar contre 80 pour l’opposition Yewwi Askan Wi-Wallu, tel fut le score des suffrages aux législatives du 31 juillet dernier. On sait que ce fut un combat électoral épique qu’ont livré ces deux entités, l’opposition s’étant jurée d’être majoritaire à l’hémicycle, afin de peser sur le restant du mandat de Macky Sall, et surtout empêcher ce dernier, de ne pas avoir la tentation du 3e mandat qu’on lui prête.

Un challenge que les Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie étaient en passe de relever n’eut été la pirouette de député Pape Diop qui a rejoint la majorité présidentielle, certains diront le  camp où il peut espérer un poste viandeux. Hier 12 septembre, les 165 élus devaient choisir le président et c’est là que la 3e mi-temps de cette bagarre politique s’est déroulée.

Si du côté pouvoir, il ne s’agit que des noms jetés en pâture par la presse tels que la première ministrable Aminata Touré, Amadou Ba, ex-chef de la diplomatie, ou Aly NDiagne, ancien titulaire de l’Intérieur, si donc dans le camp de Macky Sall, rien d’officiel, l’opposition, elle a déjà une kyrielle de prétendants pour succéder à Moustapha Niasse. Barthélémy Dias, maire de Dakar veut, Ahmed Aidara, bourgmestre de Guédiawaye est aussi candidat, tandis que l’allié de Yewwi Askan Wi c’est-à-dire Wallu d’«Ablaye» Wade se positionne aussi par le député Mamadou Lamine Thiam.

L’ambiance s’est d’ailleurs surchauffée, le vote devant se faire à bulletins secrets, mais on a vu des députés jeter leurs bulletins au sol, gagnés par l’énervement et surtout à force de ronger leur freins, car l’ouverture de cette session inaugurale aura accusé un retard de près de 5 heures.

A ce retard, se sont ajoutés deux couacs : les pantouflards, c’est-à-dire les ministres qui ont été élus députés et qui veulent cumuler les deux postes, inacceptable selon l’inter-coalition Yewwi Askan Wi-Wallu. Ensuite, le cas des bulletins de vote a alourdi l’atmosphère, si fait que ce premier jour parlementaire, s’apparentait à une foire d’empoigne, marquée par des diatribes, des invectives et un raffut qui n’honore pas les honorables députés. On le voit pour le perchoir dans l’opposition, on assiste à l’impossible consensus autour d’un seul candidat, preuve qu’après les législatives, chaque coterie politique a repris sa liberté et surtout ses prétentions.

Mais, on devine que si les députés ont failli en venir aux mains, c’est qu’il y a toujours la liste des titulaires de Yewwi Askan Wi recalée qui reste en travers de la gorge et ce raté de la majorité pour l’opposition, qui voit peut-être encore la présidence de l’AN lui échapper, surtout qu’elle va en désordre de bataille pour ce poste.

Censée débuté à 10 heures, donc à l’heure où cet article est lu, on aurait dû connaître le nom du président de l’AN, mais jusqu’à hier soir, toujours pas de fumée blanche. Sans doute, des réglages sous-terrains sont-ils en train d’être faits.

Mais, c’est dommage que ce phare de la démocratie qu’est le Sénégal multiplie des actes qui palissent la lueur de ce phare. Car quel que soit l’heureux élu, la tache noire de cette journée du 12 septembre reste indélébile 

La REDACTION

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