Renvoi de l’Affaire Adji Sarr devant la Chambre criminelle : La justice colle aux babouches  de Ousmane Sonko

Renvoi de l’Affaire Adji Sarr devant la Chambre criminelle : La justice colle aux babouches  de Ousmane Sonko

L’Affaire Adji Sarr colle à la peau de l’opposant Ousmane Sonko. Une quarantaine de jours après la confrontation (6 décembre 2022) entre les deux protagonistes devant le doyen des juges, l’affaire a été renvoyée devant la Chambre criminelle et l’ordonnance de renvoi notifiée aux deux parties ouvrant la voie à un procès qui pourrait s’ouvrir dans les prochains jours. Ainsi, le maire de Ziguinchor et leader du Parti des patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), poursuivi pour viols et menace de mort sera bel et bien jugé. On voyait les choses venir et à deux ans de la présidentielle de 2024 à laquelle, l’homme s’est déjà porté candidat, cette décision de la justice jette une inconnue supplémentaire à la tenue de ce scrutin.

Aussitôt rendue publique, et alors que la date de l’audience n’est pas encore fixée, cette décision a fait réagir l’opposant qui n’entend pas se laisser faire. Pour lui, il s’agit d’une machination politico-judiciaire visant à lui barrer la route vers la présidence. Du reste, au détour d’une déclaration à la presse, il le dit sans sourciller : «Personne ne pourra m’empêcher d’être candidat à la prochaine présidentielle…». Le Sénégal retient déjà son souffle en attendant la programmation de cette audience. Sans présager de ce qui pourrait advenir dans les prochains jours, on pourrait dire que cette décision de la justice fait planer un nouveau danger sur le pays de la Téranga. On en encore en mémoire les jours d’émeutes meurtrières, de pillages et de destructions consécutives à l’arrestation de l’opposant en mars 2021. A entendre, la réaction de l’opposant laisse transparaître un remake de ces journées chaudes et incandescentes. Que faire donc ? La justice sénégalaise peut-elle prendre le risque de laisser mourir la plainte de la jeune masseuse au nom de la paix sociale ? Le dilemme semble grand pour les autorités et au fur et à mesure que l’on va s’approcher de cette audience, la tension va aller crescendo.

Au fond, cette affaire qui empoisonne le climat politique est la résultante de plusieurs autres qui ont été perçues comme des moyens de briser la carrière des opposants dont l’ascension inquiète. Les affaires Idrissa Seck, Karim Wade, Barthélémy Dias, Khalifa Sall semblent avoir marqué les esprits et accru la suspicion entre les politiques au point que tout est vu sous l’angle de la cabale et de la machination.

C’est connu, au Sénégal, les élections sont des moments de ferveur et la prochaine présidentielle autour de laquelle le président Macky Sall entretient le mystère sur sa candidature déchaine les passions. Pour s’en convaincre, il suffit de revoir le film de la dernière législative de juillet 2022, les joutes verbales qui l’on caractérisée, les résultats sortis des urnes mais surtout l’ambiance au sein de l’hémicycle. Mais cette affaire qui empoisonne le climat politique depuis deux ans environ devra un jour ou l’autre connaître son épilogue pour qu’enfin, les responsabilités soient situées une fois pour toute.

 Davy Richard SEKONE

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