Renvoi du procès des membres du FNDC en Guinée : Un jeu de dupes qui ne trompe personne

Renvoi du procès des membres du FNDC en Guinée : Un jeu de dupes qui ne trompe personne

C’est un spectacle affligeant qui se déroule actuellement sous les yeux de bien de personnes qui avaient pris en sympathie le président Alpha Condé. Le grand opposant, fervent combattant de la démocratie, ayant réussi à braver prison, brimade et toutes sortes de menaces, est en train d’écrire un scénario qui figurera difficilement dans les annales honorables de l’Histoire des grands démocrates et des grands historiens de la démocratie.

Pour un troisième mandat, traduisant une soif immodérée pour le fauteuil présidentiel, remettant en cause toutes les déclarations et tous les combats qu’il a menés avant d’accéder au pouvoir, le grand opposant Alpha Condé est en train d’armer les armes de citoyens guinéens, engoncés dans les habits de la force publique, pour charger d’autres citoyens guinéens. Ces derniers ne font qu’exprimer leur avis. Comme lui-même l’a fait naguère contre un autre régime politique. A cette époque, il avait qualifié les cravaches des sbires qui s’abattaient sur lui de bras armés de la barbarie et de l’autocratie, cherchant à assouvir une basse envie de s’accaparer les attributs du pouvoir. Alpha Condé est-il aujourd’hui différent de ceux qu’il pourfendait naguère ?

Vautré dans le déni et les dénégations, les autorités guinéennes ont fini par admettre qu’ils ont véritablement dégainé des armes chargées … à feu pour tirer sur des citoyens désarmés. L’Histoire retient qu’Alpha Condé a ordonné à des forces publiques de tirer à balles réelles sur des citoyens guinéens afin de protéger son troisième mandat présidentiel. C’est ainsi que la postérité retiendra la fin de règne d’Alpha Condé.

Pourtant, on se rappelle qu’il n’y a guère longtemps, il affirmait avoir donné des conseils à un certain Blaise Compaoré d’écouter «la voix des jeunes» et de ne pas s’entêter à vouloir modifier la Constitution pour rester au pouvoir. Ces conseils ne s’appliquaient qu’à autrui et non pas à lui ?

C’est dans ce contexte ubuesque qu’un procès s’ouvre contre des militants du FNDC «manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique et à occasionner des troubles à l’ordre public». Oubliant l’acte originel de ces troubles à l’ordre public.

Alpha Condé aura beau monté sur son cheval à la blancheur immaculée, il ne pourra tromper personne sur cette volonté manifeste de forcer une Constitution à prendre les mensurations de ses intérêts et envies démesurés.

Triste épilogue que donne donc cet opposant qui avait pourtant tout pour graver définitivement son nom en lettres d’or dans l’esprit des prochaines générations. Dommage !

Ahmed BAMBARA

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