Renvoi du procès Laurent Gbagbo au 12 novembre : 45 jours pour compulser  11 000 pages d’accusations

Renvoi du procès Laurent Gbagbo au 12 novembre : 45 jours pour compulser  11 000 pages d’accusations

ça a coincé donc, dans la requête de non-lieu pour Gbagbo. Les avocats de l’ex-président ivoirien, ont voulu aller vite dans leur demande de libération de leur client, en demandant, face à la «légèreté du dossier» simplement un non-lieu, sans passer par la case du défilé des témoins à décharge dans le box. Risque calculé, écrivons-nous dans notre éditorial, du mardi, mais mal leur a pris. Car c’était sans compter avec la pugnacité du substitut du procureur Eric Mc Donald, des juges de la CPI, et des défenseurs légaux des victimes. Après deux jours et demi, à pinailler sur la planification ou non des exactions en Côte d’Ivoire qui auront fait 3 000 victimes, la balance a légèrement penché du côté des hommes en toge de La Haye, si fait que les avocats de Gbagbo ont dû battre en retraite pour demander un renvoi de ces audiences de demande de non-lieu.

Demande accordée par le juge-président Cuno Tarfusser, d’où le renvoi de ce procès-fleuve du 12 au 15 novembre et du 19 au 20 novembre. 45 jours donc  pour épulcher et compulser le volumineux mémoire de l’accusation gros de 11 000 pages d’où on retrouve, il est vrai, la salve de la représentante légale des victimes, Paolina Massida, qui évoque les miliciens de Blé Goudé, qui auront, organisé et planifié le massacre des femmes qui marchaient, et le bombardement d’un marche, les 3 et 17 mars 2011.

Autre boulet que l’accusation a lesté au pied de Gbagbo dans ce memoire, un discours de ce dernier à Divo le 27 août 2010 où il invitait «les forces de l’ordre à agir lorsque la République est menacée, et de laisser aux jugers, juger après». Pour le parquet, pas de doute donc, rien que par cette sortie, tout transpire, que les escadrons de la mort de sinistre mémoire, qui ont tué et maltraité des Ivoiriens pro-Alassane Ouattara, ont agi sur ordre de Gbagbo et Cie. Si donc le fait d’avoir accédé à cette audience de non-lieu, c’est-à-dire, l’éventualité d’une libération de Laurent Gbagbo, caressée depuis son transfèrement en 2011 est en soit une victoire d’étape pour ses avocats, et pour toute la galaxie gbagbophile, il y a loin, des séances d’un non-lieu, à un élargissement.

C’est donc des avocats, transis par cette résistance de la CPI, mais toujours décidés, qui devront mieux fourbir leurs arguments, quitte à rajouter les témoignages à décharge. Ce sont donc des avocats d’un Laurent Gbagbo, qui devront, inverser la charge de la preuve, de façon légale, prendre le contre-pied, de cette montagne de papiers pour espérer voir le fondateur du FPI, libre. Rendez-vous est donc pris pour novembre.

La Rédaction

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