Réponse du CNRD à Ouattara et Nana-Akufo : La Charte de la Transition n’est pas soluble dans les oukases de la CEDEAO

Réponse du CNRD à Ouattara et Nana-Akufo : La Charte de la Transition n’est pas soluble dans les oukases de la CEDEAO

 L’atmosphère à l’aéroport de Conakry-Gbessia ce 17 septembre à l’arrivée des 2 émissaires de haut rang de la CEDEAO en disait long sur ce qu’allaient être les échanges entre la junte et Ouattara et Nana-Akufo Addo. Chahutés par une foule à leur descente d’avion à Conakry, les envoyés spéciaux ont été convoyés sous bonne escorte à l’Hôtel Sharaton où ont lieu le face-à-face avec les militaires du CNRD.

Sans être transis, les 2 chefs d’Etat ont donc discuté avec le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, des récentes sanctions, et toutes les mesures de coeration prises par la CEDEAO contre les militaires qui ont renversé Alpha Condé. De la santé de ce dernier qu’ils ont pu rencontrer, et surtout de la Transition guinéenne. In fine, avant de quitter Conakry, c’est le ghanéen qui a donné la teneur de cette audience. Son Verbatim «On a eu des entretiens très francs, très fraternels avec le colonel Doumbouya et ses collaborateurs. Je pense que la CEDEAO et la Guinée vont trouver les moyens de marcher ensemble». Langage diplomatique, sans doute, car si Doumbouya a eu un langage courtois, il fut ferme et la conférence de presse donnée après le départ des personnalités en dit éloquemment sur le peu d’estime que la junte a pour la CEDEAO.

Il ne pouvait en être autrement aux yeux des Guinéens qui acceptent mal que Alassane Ouattara, président grâce à un 3e mandat décrié chez lui, fasse partie de la délégation. Ensuite : où était la même CEDAO, lorsqu’Alpha Condé a tripatouillé la Loi fondamentale, appuyé d’un aval référendaire trompe-l’œil, et une présidentielle jonchée de cadavres ? Où était la CEDEAO, pour venir après édicter des injonctions ? Tant que la CEDEAO va jouer à la fable des 3 singes (ne rien voir-ne rien entendre-ne rien dire) sur les pantonymies constitutionnelles des civils, il ne faudrait pas après venir crier sur les putschistes militaires.

Ensuite, enjoindre le CNRD de faire une transition de 6 mois, est irréaliste, et la CEDEAO le sait bien, à moins de vouloir «coincer» les putschistes, la CEDEAO n’ignore pas qu’une transition, c’est entre 18 mois et 24 mois, surtout dans cette Guinée, où il faut remettre beaucoup de choses à plat !

Enfin, sur les sanctions ciblées, la réponse du CNRD pourrait faire sourire, alors qu’elle est d’une pertinence déconcertante ! «Nous sommes des militaires en mission, et n’avons pas besoin de voyager, et nous n’avons pas de comptes à l’étranger». Sans commentaire !

Et encore est-on certain que ce ne sont pas les mêmes de la CEDEAO qui vont inviter le lieutenant-colonel Doumbouya à sortir de la Guinée ? A-t-on la certitude que d’ici quelques mois, il n’ira pas hors de la Guinée comme invité par un pays occidental ?

Sur le dossier guinéen, la CEDEAO a raté le coach, depuis le 3e mandat de Condé, il ne lui reste plus qu’à accompagner doucement les militaires à réussir la transition, car à l’évidence, la junte a fait comprendre à l’organisation que la Charte en gestation (avec les concertations nationales qui se poursuivent), cette charte n’est pas soluble dans les diktats qu’elle érige en déphasage total avec le contexte guinéen !

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR