Du haut de ses 1,60 m l’abbé Apollinaire Malu Malu le président de la CENI des élections de 2006 avait l’heur d’énerver et l’opposition et même l’Eglise pour sa proximité supposée ou réelle avec le pouvoir. Le prêtre qu’il était L’homme de l’Eglise acquiesçait ou bottait en touche.
12 ans plus tard, son successeur, Corneille Nanga paraît plus fin, madré et possède l’art de rouler avec maestria les Congolais dans la farine, à moins qu’un marionnettiste ne soit dans l’ombre pour le manipuler !
Comment expliquer qu’au lendemain du 12 décembre jour des incendies des magasins de la CENI à Kinshasa, le même Corneille Nanga, face aux caméras pavoisait, rassurait et affirmait tout de go, que des mesures palliatives étaient prises pour remplacer le matériel parti en fumée ressorte, une semaine après pour reporter ces élections soi-disant que techniquement, l’Administration électorale y était impréparée ?
Report technique invoqué donc, même si des relents politiques ne sont pas loin, car lorsqu’on observe cette campagne électorale, le constat est limpide : en dépit de la débauche des moyens pour Ramazani, le champion du pouvoir, Martin Fayulu, le candidat de Lamuka semble de plus en plus s’affirmer, comme le probable candidat du un coup ko. D’où cette pichenette d’une semaine jusqu’au 30 décembre, tordant le coup à l’Accord de la Saint sylvestre et éternisant les échéances.
Car cela fait deux ans que la présidentielle aurait dû être organisée en République démocratique du Congo (RDC). Il y a un an, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a entamé le chantier de l’élection du 23 décembre 2018 selon l’esprit et la lettre de l’Accord de la Saint-Sylvestre.
Quelle est la véritable origine de l’incendie qui a léché les 8 000 machines à voter de la CENI à Kinshasa ? Est-ce une main criminelle qui l’a fait ou un véritable accident ? On est en droit de voir surgir cette question, sans compter que la campagne électorale a été suspendue dans la capitale.
Ensuite, comment est-il explicable que les fiches de procès-verbaux mettent autant de temps et ne puissent être disponibles qu’à la veille du scrutin ? Qu’est-ce qui a motivé ce retard ?
Car, il est difficile de savoir quelles sont les conséquences en chaîne qui naîtront de ce déversoir d’humus et d’engrais à problèmes. Du reste, tout dépendra du délai que proposera la CENI pour pouvoir s’estimer à point, pour appeler les Congolais aux urnes. … report de quelques jours justifie effectivement que les dieux de la technique n’ont pas prié dans la chapelle de la Commission. C’est une semaine très précieuse qui profitera aux instigateurs de ce report, en l’occurrence le pouvoir, qui fera des réglages et des correctifs pour contrer le bourrasque Fayulu. Que ce soit au niveau des machines à voter à problème, le dispatching des bulletins et autres matériels de vote dans cet immense-pays ou carrément un changement de stratégie de campagne, c’est sûr, le FCC, va exploiter à fond ce report.
A l’opposition de ne pas dormir et d’affiner ce qui était de travers, tout en ne baissant pas la garde. Car report ou pas, ces élections en RDC sont celles de tous les dangers et toutes les incertitudes.
Ahmed BAMBARA
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