Report du CHAN 2020 au Cameroun : Le Covid-19 gagnant d’étape, attendons la VAR d’espoir

Report du CHAN 2020 au Cameroun : Le Covid-19 gagnant d’étape, attendons la VAR d’espoir

La décision ne faisait aucun doute, elle est tombée ce mardi après-midi. Le CHAN 2020 n’aura pas lieu le mois prochain au Cameroun. Le ministre des Sports et le comité d’organisation ont tiré les conséquences de la propagation du coronavirus, et annoncé que, face à ce «cas de force majeure», la compétition ne pouvait être que reportée.

Dans la foulée, la Confédération africaine de football (CAF) a publié un communiqué sur le sujet. En raison des risques sanitaires croissants sur le continent et des restrictions de transport qu’ils entraînent, le tournoi réservé aux joueurs locaux aura lieu à une date ultérieure, en «fonction de l’amélioration de la situation». Ces derniers jours, le Rwanda avait déclaré forfait et plusieurs pays, le Maroc en tête, avaient suspendu leur programme de préparation dont le match amical contre le Burkina Faso qui devait se jouer au Gabon. Le principe du report du CHAN 2020 à une période plus propice a été retenu. Dans un premier temps, il était question pour les autorités camerounaises d’imposer un résultat négatif au test du coronavirus pour obtenir le visa et pouvoir assister à la compétition. Le Comité d’organisation a jugé cette solution irréalisable au vu des décisions de confinement dans de nombreux pays et des difficultés de circulation sur le continent. Un certain nombre d’éléments montrent que le report était inévitable et la CAF devait tenir compte de la pandémie. L’évolution de la maladie s’est accélérée en Afrique comme ailleurs dans le monde. L’inquiétude grandit. Les arrêts sportifs tombent en cascade. Les états d’alerte et d’urgence s’accentuent. Les frontières se ferment.

Il n’est pas surprenant que la conclusion ait été le report du CHAN. Une décision, que la CAF ne voulait ni étudier ni envisager au début, mais qui s’est imposée désormais en force jour après jour, information après information comme la seule solution raisonnable. La courbe de l’évolution du coronavirus n’a pas tendance à s’aplatir mais à monter de manière exponentielle. Personne n’est en mesure de prévoir l’étendu de la pandémie. Le CHAN n’est pas le premier évènement sportif à être reporté ni le dernier.

Du huis clos on est passé à la suspension, au report et même à l’annulation : les Mondiaux d’athlétisme, des matchs de rugby du tournoi des six nations, la saison NBA, la Copa libertadores, des championnats européens, la Champions league, l’Europa league et le report de l’Euro 2020 est repoussée d’une année… Le Rwanda, le Maroc, étaient en pôle-forfait,  des raouts sportifs planétaires ont été renvoyés sine die à cause du virus émergé de Wuhan. On voyait mal la CAF déroger à cette suite logique de décisions prises consécutivement à la pandémie. L’Afrique épargnée au début, enregistre actuellement une rapide propagation.

La hausse est visible partout en Afrique. L’étau se resserrait autour de la CAF. Le report ne pouvait qu’être envisageable. Il était plus que souhaitable. Il était l’unique et la seule décision à prendre en attendant le passage du pic de la pandémie d’autant plus que le CHAN n’a aucune incidence dans la mesure où il n’est pas inscrit sur le calendrier de la FIFA. On n’oublie pas aussi que tous les sponsors majeurs de la CAF viennent d’Europe avec leur logistique. Les experts de l’audiovisuel pour la production du signal viennent d’Europe… La presse internationale qui a acquis les droits de retransmission vient d’Europe. La plupart des pays européens ont suspendu les voyages et donc même s’il y en a qui voulaient s’entêter, il allait leur être difficile de trouver des vols. Voyager à travers le continent devient également de plus en plus compliqué, voire impossible pour certains pays, en raison des restrictions mises en place par les différents gouvernements. Cumulé tous ces faits, il apparaît clairement que la pandémie qui sévit actuellement dans le monde entier a gagné la partie. La résistance ne sert plus à rien, le coronavirus a gagné la première manche… attendons la VAR de l’espoir pour une maîtrise rapide et contrôlée de la situation. La décision conjointe de la CAF et du ministère camerounais des Sports est un gros coup dur pour le président camerounais Paul Biya qui voulait profiter de cette fête continentale comme tout dirigeant pour en faire un exutoire, le foot par essence étant un ciment social… Le report a d’ailleurs fait réagir l’homme fort du Cameroun resté taiseux depuis la survenue du premier cas au Cameroun le 6 mars dernier. «Elle va impacter nos comportements quotidiens et notre économie», a-t-il indiqué. Surtout après le report de la CAN… décidément. Et c’est sûr que des Lions indomptables tels Roger Mila, Patrick MBoma, Rigobert Song, Samuel Eto’o Fils et autres Antoine Bel sont frustrés, mais ils comprennent. Une réunion de crise s’est tenue dans les services du premier ministère hier mardi 17 mars afin de prendre des mesures proportionnées pour contenir la pandémie au Cameroun dont les autorités sont accusées de faire dans le dilettantisme, voire dans la négligence dans la gestion du coronavirus. Des mesures fortes sont attendues qui pourraient porter sur la fermeture des frontières et des écoles. En rappel, les 16 qualifiés pour le CHAN 2020 sont : Burkina Faso, Cameroun (pays-hôte), Congo, Guinée, Mali, Maroc, Namibie, Niger, Ouganda, RD Congo, Rwanda, Tanzanie, Togo, Tunisie, Zambie, Zimbabwe.

Ahmed JUNIOR

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