Report partiel des élections en RDC et sommet de Brazza :  La montagne n’avait même pas de grossesse nerveuse

Report partiel des élections en RDC et sommet de Brazza : La montagne n’avait même pas de grossesse nerveuse

C’est ce qu’on appelle faire la nique à un mini-sommet, que celle administrée par le pouvoir de RDC à la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la conférence internationale sur les Grands Lacs (CIRGL) : alors que sur invitation de Denis Sassou N’Guesso, 4 chefs d’Etat de la sous-région le Zambien, l’Angolais, le Botswanais et l’hôte du sommet et un représentant du Rwanda ont tenu hier 26 décembre 2018, un aparté de l’autre côté de la rive droite du fleuve Congo, sur les élections inflammables en RDC, non seulement aucune autorité de ce pays, pas même un obscur officiel du ministère des affaires étrangères, encore moins Kabila n’a daigné faire le déplacement de Brazza. Pire quasi concomitamment à ce huis-clos des chefs d’Etat de la SADC et la CIRGL, le riant et rusé Corneille Nanga, patron de la CENI par décision n°55 reportait les législatives dans 3 régions : Béni, Butembo et Yimbi, officiellement pour cause d’épidémie d’Ebola et de reflux violents intercommunautaires qui auront provoqué près de 400 000 déplacés qui ont migré vers… le Congo-Brazza et la destruction de matériels électoraux.

Du coup, ce sera 1,2 millions de Congolais qui passent à la trappe le 30 décembre, 15 députés sur 500 ne seront pas élus et surtout Martin Fayulu, le leader de l’opposition Lamuka, se voit amputer d’un important vivier électoral, car ce brûlant Nord-Kivu, est un bastion du porte-étendard du G5, c’est-à-dire le candidat des 5 leaders de l’opposition qui se sont ligués à Genève pour faire pièce aux ambitions monarchiques de Kabila et Cie.

Passe encore que la fièvre hémorragique Ebola puisse être un argument valable, encore que cette maladie ne date pas d’hier, et on la savait prégnante dans ces zones, mais les motifs de violences ethniques ne peuvent pas prospérer, car c’est au pouvoir central de pacifier ces régions pour y tenir élections, et encore que c’est à n’y rien comprendre que, malgré la densité élevée au km2 des casques bleus dans ce Nord-Kivu, lesquels éléments de la MONUC ont pour, entre autres mandat de sécuriser les élections, en dépit donc de cette présence massive des «soldats de la paix» impossible d’y organiser des élections. Bizarre non ?

Il faut donc aller chercher ailleurs ce qui a dicté ce renvoi des élections à mars 2019, qui pourrait «être un agenda caché» que subodore la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) par la voix de son SG et porte-parole, l’abbé Donatien Nsholé.

C’est dire que la réunion de médiateurs de luxe autour du président Sassou N’Guesso, ne pouvait rien accoucher, car la montagne brazzavilloise n’était même pas enceinte, pas même une grossesse nerveuse, et des vœux tels que «la RDC s’engage pour la paix, que la société civile ait de la retenue, ou les vives préoccupations des chefs d’Etat de la sous-région» n’auront aucune audibilité aux oreilles de Kabila lorsque les missi dominici de Brazza, les lui remettront aujourd’hui. Bref,  ce fut un sommet du Bla-bla-bla, car il n’aura aucun impact sur un processus électoral, dicté depuis le palais de la Nation de Kinshasa.

La situation électorale en RDC dépasse à ce stade un cénacle, fut-il de la SADC et de la CIRGL, car tout est en branle, contrôlé, calculé au cordot par le pouvoir de Kabila dont le dur désir est de durer encore au gouvernail de la RDC.

Toute inversion, tout rêve d’alternance, ne peut venir que des Congolais eux-mêmes, qui devront faire le boulot approprié, jusqu’à un certain stade, avant que la fameuse communauté internationale ne vienne à la rescousse. Envisager une autre considération sera un coup d’épée dans le fleuve Congo.

Zowenmanogo ZOUNGRANA

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