Reprise procès Ousmane Sonko : Tous les ingrédients d’un TNT sociopolitique sont réunis

Reprise procès Ousmane Sonko : Tous les ingrédients d’un TNT sociopolitique sont réunis

Nouvelle fièvre politico-judiciaire au Sénégal depuis 48 heures, et sans doute aujourd’hui 16 mars 2023, ce sera le bouquet final, liée au procès du principal opposant Ousmane Sonko, à la présidentielle du 25 février 2024 et à l’éventuel 3e mandat de Macky Sall.

Le 16 février dernier, c’était quasiment en mondovision grâce à la magie de la Toile qu’on a vu Sonko être extirpé de force de son véhicule, après que les forces de l’ordre aient brisé la vitre. Il fut ramené chez lui dans le fourgon blindé de la police. C’était à l’issue de sa comparution au Tribunal. Il avait refusé de passer sous le tunnel de Soumbedoune et avait tracé lui-même l’itinéraire de son cortège. Son avocat, un ténor du barreau du Sénégal Me Cledor Ly avait dénoncé un «kidnapping» de son client.

Ce jour-là et rétrospectivement avec le fait qu’il soit arrivé 3e à la présidentielle de 2019, on peut affirmer que le leader du PASTEF est désormais dans le boubou de l’opposant n°1 à la même compétition de 2024.

Renvoyé au 16 mars, le procès ministre du Tourisme Mame M’Baye Niang # Ousmane Sonko reprend donc aujourd’hui à Dakar. Mais depuis 2 jours déjà, c’est un tour de chauffe auquel s’adonnent ses ouailles qui manifestent contre ce qu’ils appellent une «instrumentalisation de la justice, un acharnement sur un opposant». Mieux ou pire, les Sénégalais qui ont noirci les rues de Dakar et d’autres villes (hier, il y a eu un meeting) sont mobilisés en bloc contre un possible 3e mandat, dont la tentation habiterait désormais Macky Sall.

Une objection constitution interdit en effet à ce dernier de briguer un 3e bail, mais alors comment comprendre qu’il fait actuellement miroiter ses réalisations depuis 2012 pour conforter une sorte de prime au sortant, s’il n’était pas intéressé ? Pourquoi Macky Sall garde-t-il jusqu’à présent le silence, un «silence parlant» selon ses adversaires, alors qu’il suffirait qu’il se prononce clairement ? Il avait du reste promis de faire cesser le suspense après les législatives et après la nomination d’un premier ministre. C’est fait. Et alors pourquoi n’a-t-il pas tranché ? A-t-il peur de jeter en pâture son dauphin ? Craint-il que son camp, la coalition Benno Bokk Yakaar se déchire ?

Pour en revenir au procès du jour, tous les ingrédients sont réunis en un TNT sociopolitique. Au pouvoir d’œuvrer à le désamorcer.

Ousmane Sonko, depuis 2021 n’a jamais été aussi à l’aise que dans cette posture où le pouvoir inscrit son nom dans le martyrologue, ce qui lui permet de multiplier les mobilisations et d’étoffer sa stature d’homme d’Etat qui a affronté le pouvoir !

Véritablement, s’il y a d’autres candidats potentiels à cette présidentielle du 25 février 2024, tels que Khalifa Sall ou Karim Wade, Ousmane Sonko lui, a une petite longueur d’avance sur eux, même selon certains analystes qui affirment que son tropisme salafiste sera un handicap dans un Sénégal marqué déjà par le Mouridisme et la Tidjiania, barrières naturelles au salafisme, en clair, le pays n’est pas prêt à faire ce saut.

Que se passera-t-il aujourd’hui ? Sonko ira-t-il tranquillement au Tribunal et retournera-t-il pareillement chez lui ? Ou assistera-t-on à un bis repetita du 16 février 2023 ? Sera-t-on épargné des jets de gaz lacrymogènes et des courses poursuites police-manifestants ? Surtout évitera-t-on les évènements malheureux de mars 2021 au cours desquels il y a eu émeutes et mort de 12 personnes ?

La REDACTION

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