Ce que redoutait nombre de défenseurs des droits de l’homme a fini par arriver. Naïm Touré, cyber-activiste, interpellé jeudi 14 juin dernier et gardé à vue à la gendarmerie de Paspanga, où il avait été auditionné, a été présenté au juge dans la matinée du mardi 19 juin 2018 avant d’être déposé à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).
Selon une source proche du dossier, en l’occurrence Me Farama, avocat de l’activiste, trois chefs d’accusation sont retenus contre son client. Il s’agit de «Proposition de former un complot contre la sûreté de l’Etat», «Participation à une entreprise de démoralisation des FDS» «Incitation de troubles à l’ordre public». Ce mandat de dépôt décerné contre l’un des plus célèbres activistes burkinabè a enflammé la toile et divisé l’opinion. Si les uns estiment que l’homme est allé trop loin dans son post, d’autres jugent son interpellation et son incarcération excessive.
Le mercredi 13 juin dernier relayant une information d’un quotidien de la place, Naïm Touré, s’était indigné de la situation du MDL/chef Henri Traoré, touché par balle, lors de l’opération anti-terroriste de Rayongo et qui n’avait pas bénéficié de soins appropriés, malgré les promesses du gouvernement de veiller à une prise adéquate des blessés. Il a invité du même coup, les Forces de défense et de sécurité (FDS) à s’inspirer des exemples passés (frères d’armes morts, ou amputés d’une jambe) pour prendre leurs «responsabilités».
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