La fête de la Tabaski, c’est dans quelques jours. La trêve observée dans les rues de Bamako, tient sans doute au déploiement de l’arsenal de médiation, mais les prémices de l’Aïd El Kébir y sont aussi pour quelque chose. Ne pas troubler cette célébration importante mais aussi donner la chance au dialogue de tenter …sa chance, pendant que chaque partie recharge ses batteries, au cas où la palabre se termine en queue de poisson.
On se dit alors à propos que si un mouton de sacrifice pouvait être immolé sur l’autel des revendications des uns et de l’arc-boutage des autres, on aurait pu ainsi pu souffler dans ce Mali exsangue et endolori tant par cette crise que par la gangrène qui le ronge depuis plusieurs années. Car, pendant que Bamako a des céphalées, l’autre partie du corps du grand malade est toujours aux prises avec les virus aux idéaux fourbes et noirs qui continuent de sabrer et de déchiqueter à l’envi.
Les migraines qui secouent la tête du pays doivent donc rapidement trouver un antalgique pour ramener les esprits sur la résolution de cette plaie béante. Les solutions médicamenteuses de la CEDEAO sont restées en travers de la gorge de l’opposition. Toutefois, l’un d’elles a réussi à passer, et c’est peut-être la plus grande avancée sur le chemin de la médiation.
Le départ d’Ibrahim Boubacar Kéïta ne semble apparemment plus être sur la rampe de lancement de l’opposition. Il est maintenant plutôt question de celui du Premier ministre Boubou Cissé. Cela laisse entrevoir la une possible sortie vers un gouvernement d’union nationale pour terminer le mandant d’Ibrahim Boubacar Kéïta.
Mais ceci n’est que le premier lavage de cette plaie. Les cinq chefs d’Etat arrivés à la rescousse le 23 juillet (Nigéria, Niger, Côte d’Ivoire, Ghana) ont aussi leurs solutions. Vont-ils s’appuyer sur celles de la CEDEAO que l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique ont cautionnées ? Possible. Difficile de s’en écarter de façon trop criarde. De la flexibilité sera au menu. Parce que le bras de fer est de taille. Mais des questions principales resteront inflexibles : le départ du président IBK et la formation du gouvernement d’union nationale.
Les autres questions liées à la crise post-électorale pourront sans doute trouver des solutions étalées. Il faudra que chacun apporte son mouton et accepte le sacrifice pour un après-Tabaski apaisé.
Ahmed BAMBARA
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