Le mercredi 20 mai 2020, en pleine pandémie du coronavirus, les Burundais étaient appelés aux urnes pour un triple scrutin, communal, législatif et présidentiel. A ce rendez-vous électoral, les Burundais, ne se sont pas fait prier pour prendre d’assaut les bureaux de vote, pour glisser leur bulletin dans les urnes.
L’occasion était rêvée et très attendue, car ce triple vote tourne une page de l’histoire politique de ce pays de l’Afrique centrale soumis depuis 2005, à la loi du despote et autocrate, Pierre NKurunziza qui a enfin décidé de son propre chef de se retirer tout en portant son choix sur un de ses fidèles lieutenants, Evariste Nadyishimiye, candidat du CNDD-FDD.
Face à ce dauphin désigné, sept autres candidats partent à l’assaut des votes de leurs concitoyens. De cette liste, seul Agathon Rwasa, fait figure de sérieux challenger du camp présidentiel. Si le taux de participation à ce scrutin «historique» reste inconnu, l’engouement des Burundais qui se ruent vers les isoloirs de la présentielle, indique clairement les attentes de ce peuple resté longtemps sous la botte du pasteur-président et ses sbires qui ne sont pas prêts de lâcher du lest en matière de justice de liberté et de démocratie. Les signes annonciateurs de ce simulacre d’élection, tels que les multiples «tracasseries» dénoncées par le principal opposant, le renvoi des délégués ou mandataires de l’opposition des bureaux de vote, la coupure des réseaux sociaux …, indique que l’alternance n’est pas pour demain. Les Burundais devraient donc se préparer à vivre de nouveau sous la chape de plomb qu’a érigée le clan NKurunziza comme mode de gouvernance durant la prochaine mandature.
Cette situation contraste avec le bilan dressé par l’organe chargé d’organiser ce scrutin (CENI) et la police qui affichaient un satisfecit au sortir des votes qu’ils ont qualifiés d’élections apaisées et tranquilles.
Au lendemain de ce scrutin, l’immense majorité des Burundais avait les yeux et les oreilles orientés vers les médias espérant avoir des brides d’informations sur les résultats sortis des urnes. Cette attente nourrit l’espoir de voir les urnes consacrées la victoire d’Agathon Rwasa sur le candidat du CNDD-FDD. Mais C’est connu, dans ce pays, rien ne peut surprendre le «maître» Pierre NKurunziza qui a mis les choses en place pour favoriser la victoire de son poulain. Il serait donc illusoire de s’attendre à une surprise, car comme on le dit, sur les bords de la Lagune Ebrié, tout est plié. Et il faudra plus qu’un triple scrutin pour sonner le glas de ce clan qui a mis le Burundi sous coupe réglée depuis près de deux décennies .
La rédaction
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