A part quelques communes qui doivent reprendre leurs élections et quelques fumées issues du courroux de candidats perdants, la messe est dite pour ces élections locales en République de Côte d’Ivoire. Le RHDP et les indépendants ont tiré leur épingle du jeu et caracolent au sommet. Quant au PDCI, elle sait ce qui lui reste désormais à faire dans la perspective de 2020.
Le RHDP rafle la timbale avec plus de 90 mairies, suivi des Indépendantistes et le PDCI. Sur les 201 communes, 119 ont livré leurs résultats, c’est bien pour le RHDP, c’est-à-dire le RDR et ses partis satellites, qui trônent en tête de gondole. En dépit donc de la séparation de corps et du divorce public prononcé le 16 octobre lors du sixième congrès extraordinaire du PDCI convoqué à Daoukro pour la circonstance par son indéboulonnable patron HKB, malgré donc l’absence du PDCI, le RHPD tire donc ses marrons d’un feu électoral, censé être, un examen blanc, avant la vraie session prévue pour 2020. Le RHDP administre la preuve selon laquelle quoiqu’on dise, lorsqu’on est aux affaires, on a les coudées franches, les ressors et les ressources pour engranger beaucoup de mandats électifs. les Indépendants, avec le score qu’ils avaient fait aux législatives de décembre 2016 valident leur place prépondérante sur l’échiquier politique en pleine recomposition. Quant au PDCI, sans doute, cette répétition générale lui sera d’une perspective propédeutique, car, si le congrès de Daoukro, a arrêté le maintien d’un candidat de l’ex-parti unique, il lui faudra désormais, face au RHDP, trouver un colistier qui ne peut être que le FPI ou à défaut les Indépendants. Et pourquoi pas les deux en même temps ?
Ces élection locales, exhibent également la résistible ascension de Guillaume Soro qui avance ses cartes et comme on est en politique, il pourrait, sans doute avec l’aval d’un Gbagbo être le cheval blanc du PDCI-FPI et de certains Indépendants. Naturellement, une présidentielle, c’est d’abord une machine électorale, c’est une donne personnelle et ce sont les moyens, alors que les locales, on vote d’abord, l’enfant de la région. D’où l’admissibilité du RHDP pour l’optique 2020, mais qui devra ne pas se gargariser, car c’est connu aussi, jamais un parti seul en Côte d’Ivoire n’a étrenné la présidence sans une alliance avec un autre grand parti. 2020, c’est sûr, promet des surprises.
Ahmed BAMBARA
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