Retour de Dadis Camara en Guinée   : Vers un apurement du sanglant passif du 28 septembre 2008

Retour de Dadis Camara en Guinée   : Vers un apurement du sanglant passif du 28 septembre 2008

 

Ce sont des images qui marqueront  plus d’un Guinéen. Après près de 12 ans d’exil forcé, Moussa Dadis Camara est rentré au bercail avec la bénédiction du colonel Mamadi Doumbouya, président de la Transition et chef de la nouvelle junte au pouvoir depuis le 5 septembre dernier.

 À peine descendu de l’avion, l’ancien capitaine s’est agenouillé en exhibant dans ses deux mains, un Coran et une Bible comme pour exprimer sa reconnaissance au «Tout-Puissant», mais surtout pour appeler ses compatriotes à l’union et à la réconciliation. Ce retour effectif de celui qui fut chef du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) intervient plus de deux semaines de celui d’une autre figure de cette junte, le général Sékouba Konaté lui aussi contraint à l’exil par le régime déchu d’Alpha Condé.

Comme un signe, les retours au bercail de l’enfant prodige de la Guinée forestière  et son successeur  se font au moment où la Guinée est de nouveau à l’épreuve d’une transition qui a débuté après le coup de force du 5 septembre 2021, conduite par le colonel Mamadi Doumbouya et ses camarades. Après donc plusieurs tentatives infructueuses, «l’homme du Dadis Show», revient au pays pour d’abord retrouver les siens après une décennie d’éloignement mais surtout pour apporter sa pierre à la construction de l’édifice national en cette période charnière.

A l’analyse, ce come-back du truculent capitaine de l’ère CNDD salué par les défenseurs des droits humains, revêt les espoirs de voir la Guinée apurer un des lourds passifs de son histoire politique : les massacres du 28 septembre 2008 perpétrés dans le stade éponyme lors d’un rassemblement de l’Opposition qui exigeait la tenue d’élection. Ces évènements dramatiques et douloureux qui lui collent à la peau, ont longtemps été utilisés par le régime Condé pour le garder coi et loin de sa terre natale. Aujourd’hui et comme il l’a si bien déclaré à la faveur de ce retour, l’occasion lui est donnée pour «dire sa part de vérité» dans ce dossier dont les stigmates restent visibles dans ce pays où depuis belle lurette, politique rime avec violence. Ainsi, en acceptant la main tendue et l’offre du CNRD, Dadis Camara affiche une volonté manifeste de se mettre à la disposition de la justice qui l’avait rejoint dans la capitale burkinabè sur ce dossier, mais aussi de contribuer à faire éclater la «vérité» pour que les victimes de cette violence inouïe du 28 septembre 2008, trouvent le repos et pour que les blessures et meurtrissures soient enfin cicatrisées.

Davy Richard SEKONE

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