Retour de JP. Bemba le 1er août en RDC : Le seul homme qui fait peur à Kabila arrive…

Retour de JP. Bemba le 1er août en RDC : Le seul homme qui fait peur à Kabila arrive…

«Il rentre le 1er août. Il a déjà son passeport et doit rentrer pour travailler», a annoncé hier goguenarde, mais très sérieuse Eve Bazaiba la SG du MLC. Quel travail ? La dernière charge, subornation de témoins qui pesait toujours sur la tête de JP. Bemba semble être donc levée, et le voilà bientôt dans son bercail où on imagine, qu’après 10 ans d’absence forcée, ce sera avec ferveur, joie et espoir que ses ouailles accueilleront le chairman. Que fera l’enfant de Jeannot Bemba, Salaona de cette liberté en RD Congo ? Une retraite politique ? Une reprise en main de ses affaires en veilleuse, lors de son emprisonnement ? Peu probables toutes ces hypothèses. Le seul scénario plausible reste la politique et plus précisément la présidentielle de 2018.

Le 8 juin dernier, la CPI a pris le monde entier à revers en prononçant l’acquittement de JP. Bemba.  Fatou Bensouda et ses jurés venaient d’octroyer la liberté provisoire à ce poids lourd du Congo, au propre comme au figuré, (1,80 m pour 150 kg, et leader dans l’Equateur et même à Kinshasa). Une liberté provisoire assortie de conditions mais, liberté tout de même puisque le célèbre reclus de Scheveningen a rejoint après sa famille à Bruxelles et donc dans une semaine sera à Kinshasa.

«Notre conviction est que cet acquittement en appel et cette liberté provisoire à six mois d’une présidentielle historique et de tous les dangers, relève de tout sauf d’un hasard de calendrier. Autant on a le sentiment que son séjour à la CPI participait d’un plan de cette fameuse communauté internationale, disons, les puissants de la planète, question de l’éloigner de la RDC, autant on est habité par le même sentiment que ce come-back est éminemment politique. Face à l’entêtement bovin d’un Kabila qui veut rester au pouvoir par de multiples subterfuges, Bemba serait-il au milieu des Tshisekedi, Katumbi, Kamerhe, le joker de cette communauté internationale ? Sans doute, le chairman prendra le temps de réfléchir, mais, avec ce virus de la politique dans le corps, et vu le landerneau congolais actuel, ce serait un miracle, que l’enfant terrible de l’Equateur reste coi», écrivons-nous dans notre précédant édito sur la liberté de Bemba. Le célèbre reprouvé de la CPI, revient maintenant en RDC, lesté d’une double revanche: personnelle d’abord, et c’est humain, un tel ressentiment, lui qui a l’impression, que c’est Kabila qui a été la cause de son long embastillement. Mais surtout revanche politique, car la victoire de Kabila à la présidentielle avec 900 000 voix de différence, Bemba ne l’a jamais reconnue, tablant sur une fraude massive. Kabila, ou le poulain qu’il mettra pour défendre les couleurs du PPRD au scrutin de fin décembre n’a qu’à bien se tenir. Les Tshisekedi, Katumbi et autre Kamerhe vont prendre ombrage, mais convenons-en, Bemba est le seul homme politique, qui fait peur au locataire du palais de la Nation de Gombe.

Il a un parti, qu’il peut rapidement restructurer et au besoin, l’ALC, la branche armée du parti pourrait  être au besoin reconstituée. Or Kabila, président intérimaire, il faut le rappeler, n’est fort que parce qu’il a sa garde prétorienne et n’a peur que d’une personne possédant les mêmes arguments que lui. Reste à savoir, quel sera l’arbitrage des Congolais et de la Communauté internationale, une communauté, qui, pour le moment semble vouloir jouer la carte Bemba. Jusqu’où ? A quelles conditions ? Et les Congolais dans tout ça ?

La prison lui a sans doute appris et assagi, mais, humainement et politiquement, il ne peut rêver que de revanche et la meilleure, serait qu’il s’installe au palais de la Nation. Or le chemin qui y mène, sera semé de chausses-trappes et de traquenards divers. Pourra-t-il les éviter et se couler dans la peau d’un homme d’Etat et non en chef de guerre, pour y parvenir ? .

Zowenmanogo ZOUNGRANA

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