Retour de l’Opposition à l’Assemblée nationale au Bénin selon les résultats de la CENA : Hémicycle bigarrée mais moins de «démocratie pagailleuse»

Retour de l’Opposition à l’Assemblée nationale au Bénin selon les résultats de la CENA : Hémicycle bigarrée mais moins de «démocratie pagailleuse»

La Commission électorale nationale autonome (CENA) a donc livré les résultats provisoires des législatives du 8 janvier dernier. Selon la Commission électorale nationale autonome, le parti Union progressiste pour le renouveau (UPR) de la coalition au pouvoir, vient en tête avec 53 sièges sur les 109 en jeu. Le Bloc Républicain, un autre parti qui soutient le président Patrice Talon arrive en deuxième position avec 28 sièges.

Le parti les Démocrates de l’ancien président Boni Yayi s’en sort aussi avec 28 députés. C’est une percée louable que vient de réussir ce parti qui renaît surtout avec son égérie en prison Reckya Madougou. Les quatre (4) autres partis (sur les 7 au total) n’ont pas obtenu les 10% de suffrages requis donnant droit à un siège. Le parti de l’ancien président sera donc le seul parti d’opposition qui sera représenté à l’Assemblée nationale lors de la neuvième législature.

Comme il fallait s’y attendre, avec la désaffection observée le jour du scrutin, le taux de participation est de l’ordre de 40%. Pour l’heure, ce ne sont que des résultats provisoires de la CENA, en attendant l’imprimatur de la Cour constitutionnelle, mais déjà avec ce retour de l’Opposition à l’Assemblée nationale, on pourrait dire que le Bénin fait un pas  de plus vers la démocratie. Pour cela, il convient de saluer le fait que le président Patrice Talon ait lâché du lest en revenant sur les lois de 2016 et 2021 qui faisaient qu’aucun parti de l’Opposition ne pouvait prendre part à une compétition électorale, la contraignant tout d’un coup à un boycott.

On s’achemine vers une Assemblée nationale colorée en tout qui n’est plus une sorte de «tam-tam» de foire du pouvoir avec les seuls partis de la mouvance présidentielle, mais on reste loin aussi de cette « démocratie  pagailleuse », dixit Patrice Talon où on a  278 partis politiques avec seulement une cinquantaine représentée à l’hémicycle et encore en alliances !

C’est une ouverture, peut-être qu’au premier mandat, le président Talon qui voulait faire émerger un Béninois nouveau, intègre et travailleur, a estimé qu’à ce second mandat, il est temps de renouer avec la démocratie «acceptable» , quitte à la débarrasser de certaines tares.

Quelle marge de manœuvre pour les Démocrates face au pouvoir à l’Assemblée nationale ? Entreront ils au gouvernement si Talon leur propose ? Quelle suite pour Talon dans ce qui ressemble à un retour à la démocratie rousseauiste et Montesquienne ?  Le business man de 64 ans qui veut gouverner le pays comme il dirigeait ses sociétés en tant que PDG a-t-il déjà un plan pour la prochaine présidentielle à laquelle il ne peut plus concourir ? Quel avenir pour les Démocrates et l’Opposition ?

La rédaction

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