Nouveau rendez-vous pour le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. Hier mercredi 24 février 2021, à la faveur d’une rencontre au sommet des responsables du Front populaire ivoirien (parti de Laurent Gbagbo) Assoa Adou a annoncé que l’ex-président sera à Abidjan en mi-mars. Le bras droit de l’enfant de Mama a du même coup indiqué qu’un comité d’accueil sera mis en place pour lui «réserver un accueil digne de son rang». Si l’on s’en tient à cette confidence du secrétaire général du FPI pro-Gbagbo, au plus tard le 15 mars prochain, les Ivoiriens verront sur leur terre l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, en liberté conditionnelle à Bruxelles après son acquittement en première instance par la Cour pénale internationale (CPI).
Ainsi, moins de deux mois après avoir reçu son passeport des mains des autorités ivoiriennes, Laurent Gbagbo pourrait retrouver les siens dans quelques jours. A y voir de près, l’annonce de ce retour tant souhaité par ses partisans par Assoa Adou pourrait être assimilée comme un coup de pression du clan Gbagbo sur les autorités d’Abidjan en dépit des discussions qui ont eu lieu dans ce sens. Et de ce fait, Assoa Adou, ne fait que se faire le porte-voix du Woudy de Mama qui à ce que l’on dit, «souhaite quitter Bruxelles au plus tôt et n’envisage pas de se rendre dans un autre pays du continent que le sien. S’il ne veut rien négocier, il souhaite toutefois que l’on fasse honneur à son rang».
C’est donc avec la permission du «président boulanger» que cette annonce a été faite. Mais quelle sera l’attitude de la présidence ivoirienne qui n’entend pas se laisser dicter les choses ? En maintenant son prédécesseur loin de la Lagune Ebrié, Alassane Ouattara qui veut garder son influence sur le champ politique de son pays et une main sur un pays où l’urgence d’une réelle réconciliation s’impose, joue la montre et imprime son rythme à ce processus de réconciliation.
Aussi, en déclarant le retour de son fondateur, le FPI espère jouer son va-tout au moment où la Côte d’Ivoire s’apprête à se rendre aux urnes pour élire ses députés. Enfin, plusieurs questions surgissent autour de ce retour qui semble avoir décidé de façon unilatérale. Doit-on conclure à un arrangement secret entre l’actuelle direction politique et les maîtres d’Abidjan où est-ce un premier pas vers une réconciliation des cœurs meurtris par cette crise postélectorale de 2011 dont les meurtrissures et stigmates peinent à se cicatriser.
La Rédaction
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