Le timing de la libération des 2 figures totémiques du PASTEF, Ousmane Sonko et Diomaye Faye, lié aux procédures administratives, judiciaires et aux recours, (il y en a pas eu malgré le brouhaha qui a entouré les affaires Sonko), ce timing n’a pas entamé la gouaille et l’enthousiasme d’une jeunesse qui est venue très nombreuse acclamer et même adouber les 2 ex-embastillés aux portes de la prison.
Cette jeunesse «pastefisée» qui célèbre le retour de Sonko et son second sur le terrain politique après cette sorte de purgatoire indue, cette jeunesse a déjà inscrit ces leaders dans le panthéon des héros. Il ne reste plus que le PASTEF s’empare du palais de l’Avenue Roume, la prophétie sera concrétisée. Ce qui n’est pas encore du donné même si Sonko, dans ses envolées politiques et électorales parlent même d’un coup KO pour le PASTEF, une sorte de remake à la Madiba, de la prison au palais.
A voir les caravanes Sonko-Diomaye, qui sillonnent les villes, la jeunesse qui semble avoir fait chorus derrière Sonko, on sait et on sent que la campagne électorale sénégalaise a pris un tournant historique, car même s’il y a un peu de période «copi» des années 2000, le phénomène Sonko est du jamais vu au pays de la Téranga, tant il galvanise une jeunesse sénégalaise acquise.
Et le PASTEF sait utiliser les mots pour faire mouche : son projet est anti-système ! Le grand rêve d’un chamboulement total, d’un Sénégal nouveau. La grande utopie, muthique caressée par d’autres leaders devanciers, et les jeunes adhèrent à ce rêve. Car ils veulent un changement du système, ce système qu’ils pensent être à l’origine de tous leurs problèmes : chômage, exode mortel avec le «Barsa ou Barsek» (Barcelone ou la mort, cri des jeunes qui s’embarquent dans les bateaux de fortunes vers l’Europe), perspectives opaques, discours lénifiants …toute chose qui fait qu’aujourd’hui, le come-back de Sonko aux côtés de Diomaye Bassirou Faye rebat sinon disperse toutes les cartes électorales en présence.
Les jeunes, qui ont fait le bain de foule aux 2 ex-proscrits devant la prison, l’adhésion quasi-fusionnelle aux faits, dires et gestes de Sonko, bref c’est une libération qui, à J-6 relance une campagne électorale déjà étriquée temporellement et qui le devient avec ce retour du PASTEF, via Sonko.
Car même non-candidat rien que sa présence est un évènement politique, surtout vu tous les feuilletons avant la case prison et cette libération à 10 jours du vote, tout ceci qu’on le veuille ou non carapace le cuir et l’envergure d’un homme politique. C’est une trajectoire qui vaut 50% des discours d’une campagne électorale.
Mais au-delà de cette campagne qui s’est épicée avec le PASTEF, le dénouement du sort de l’affaire Sonko, les attitudes des juges du Conseil constitutionnel, des députés de l’Assemblée nationale, et du président Macky Sall, et des Sénégalais, dénotent une démocratie dans tous ses états. Malmenée, rudoyée, souvent au bord de l’AVC politique, la démocratie sénégalaise nous prouve encore une fois qu’elle a des ressorts, qu’elle est ancrée et qu’elle demeure un objet précieux dont les citoyens ne veulent pas en vendanger la substantifique moelle. Sous réserves, que tout se passe bien jusqu’au bout !
La REDACTION
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