Pour les Cassandres qui s’en doutaient encore l’Alliance des Etats du Sahel (AES) née de la volonté du triumvirat kaki qui régente le Mali, le Burkina et le Niger, cette AES se devait d’être créée. En 3 mois d’existence (16 septembre 2023), la voici qui engrange une victoire, celle de Kidal sur le CSP, victoire qui marque une sorte de déconstruction dans la galaxie rebelle du Sahel. Tenez-vous bien que ça fait 11 ans que ce «bled» a été sanctuarisé par les rebelles, dont les organisations faîtières avaient signé l’Accord d’Alger.
11 ans que le «bled» a été sanctuarisé pâr les rebelles
Ni la présence de Barkhane, ni celle de la MINUSMA, n’avaient pu faire décagnoter ces rebelles de l’agglomération qui était donc le gros caillou dans la chaussure de Bamako.
Oui, ce sont les FAMa qui étaient en première ligne, oui, depuis le 2 octobre un long fil de Pick-up remplis de FAMa serpentait sur la route en direction de Kidal, tandis qu’à Alkit, d’autres faisaient chemin sur la même ville-rebelle.
Et c’est encore vrai qu’après plus de 10 ans de tentatives, souvent marquées par des bérézina humiliantes pour les FAMa, c’est une revanche historique pour les soldats maliens, et pour les autorités de Transition. Et sans doute, en annonçant la nouvelle le 14 novembre, le colonel Assimi Goïta, en tant que chef suprême des armées, goûtait aussi en son for intérieur, cette satisfaction d’avoir enfin avancé notablement dans la reconquête des pans du territoire infestés par les terroristes.
Mais, il sait aussi, et selon plusieurs sources, que l’aide du Burkina, un drone et des munitions et du Niger, un aéronef et des officiers des 2 pays positionnés à Gao, ce coup de pouce, qui s’est voulu discret, a participé à ce tournant tranchant dans la reprise de Kidal. Encore chapeau bas aux FAMa.
AES= mise en commun des forces militaires des trois pays
Mais in fine, Kidal est comme un baptême de feu, concluant du reste pour l’AES. Car l’AES, est la mise en commun des Forces militaires des 3 pays pour libérer la région de l’hydre terroriste. Pendant longtemps, on a parlé en chœur qu’il faut mutualiser les forces, il faut que les pays attaqués fassent front unique. C’est fait, la preuve par l’AES.
Seul bémol, ne pas rester en si bon chemin, une hirondelle ne fait pas le printemps. Et avec le cas de Kidal, on peut se convaincre que la même opération de salubrité sécuritaire se fera dans la zone des 3 frontières, devenue depuis des lustres, un no man’s land pour les Sahéliens. En attendant, Bamako devra convaincre les Kidalais à revenir, eux qui ont fui les combats, et à faire la lumière sur le charnier découvert.
La Rédaction
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