Retour sur le grand entretien d’IB : Petit cours de guerre d’un jeune capitaine-président sankarisant

Retour sur le grand entretien d’IB : Petit cours de guerre d’un jeune capitaine-président sankarisant

L’abjection de Karma du 20 avril dernier a sans doute précipité cette communication à tout crin du gouvernement burkinabè dont le point d’orgue a été le grand entretien du président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, le jeudi 4 mai dans la soirée.

Et sur ce massacre dans cette localité distante de 15 kilomètres de Ouahigouya, le capitaine IB a été limpide : pas question d’incriminer les soldats, sans des preuves tangibles, et pour cela, il faut attendre les résultats de l’enquête diligentée par le procureur de Ouahigouya. «Pourquoi accuser directement l’armée parce que les assaillants sont venus en Pick-up et en tenues ?», a-t-il martelé. Et le président de la Transition de mentionner que dans cette interminable guerre asymétrique, les terroristes se sont emparés de fusils et de matériels roulants des FDS et en usent et abusent.

Et le président de la Transition burkinabè de se lancer dans un cours de guerre, en évoquant la «perfidie» qu’il connaît bien pour avoir rencontré ce genre de stratagème sur le terrain. IB a sans doute parcouru Sun Tzu avec son Art de la guerre où Carl Von Clausewitz avec De la Guerre.

Car la «perfidie» ou «ruse maléfique» en guerre est très connue dans la guérilla et la contre-insurrection: stratégies de contournement, surprise, évitements des batailles en faveur d’embuscades, tromperie… sont autant de perfidie. Karma est-elle une «perfidie» des terroristes ? L’enquête judiciaire nous le dira !

Quant aux droits-de-l’hommistes, IB a encore été clair, la Transition est soucieuse de cela, mais il faudra que certaines personnes fassent attention sinon, en vertu de la Loi sur la Mobilisation générale et la Mise en garde, il risque de sévir.

Quid du retour des populations dans leur «bled» d’origine ? Pour IB, des localités sont libérées, mais il faut un niveau de sécurité avant que les habitants y reviennent. Haro sur la «coalition internationale» qui inhibe l’avancée du Burkina-Faso vers la victoire sur les terroristes. IB se fait échos de son ministre de la Défense, le colonel-major Kassoum Coulibaly qui l’avait dit la veille aux politiques, OSC et diplomates. Et selon le chef de l’Etat burkinabè, c’est rageant et incompréhensible que de nombreux pays-partenaires refusent de vendre des matériels militaires au Burkina Faso.

Qu’à cela ne tienne, le pays des hommes intègres a trouvé ses partenaires stratégiques que sont la Turquie, la Russie et la Corée du Nord, lequel pays des Kim, l’avait été dans les années 80, en vendant des armes au Burkina et du reste, ces armes sont toujours utilisées au Burkina en 2023 !

De ce grand entretien d’1 h 18 mn, on apprendra également qu’il y a des ennemis intérieurs en intelligence avec l’ennemi extérieur grenouillant pour dynamiter la Transition. Dernier en date l’épisode du palais du Mogho Naaba, qui était en fait foi d’IB, une diversion pour frapper son pouvoir, heureusement, la sécurité et le renseignement veillaient au grain et à 1 heure du matin, le projet séditieux a été détruit !

Que retenir de ce grand oral télévisé d’IB ? Après ses ministres et collaborateurs les 3 et 4 mai derniers, lesquels ont intensément communiqué sur des sujets graves de la Nation, IB a revêtu la tunique de l’homo-communicus pour s’adresser à ses compatriotes. Confirmer ou infirmer, trancher et arbitrer, dire  ce qu’il a fait et ce qu’il fait, et ce qu’il va faire. Par exemple, la guerre anti-terroriste est à sa phase introductive. Lui IB est gonflé à bloc par le soutien populaire, de même que les FDS et VDP.

C’est un IB qui s’est lâché avec le parler-vrai du militaire, sans fioriture, le côté un tantinet sankarisant du personnage, ce qui plaît à une certaine catégorie de personnes. A contrario, d’aucuns auront trouvé qu’il aurait fallu attendre d’ici quelques semaines avant cette sortie et même que la tonalité des propos fait un peu «diplomatie du muscle», «bravade», et même que des choses auront dû être tues ! Bref, c’est un IB dans ce Burkina en bute au terrorisme qui a tenté de faire le distinguo entre jus ad bellum, les règles qui gouvernent le recours à la force et le jus in bello celles régissant le déroulement des combats, c’est ce IB qui s’est adressé aux Burkinabè. Prestation télévisuelle réussie ! A-t-il convaincu ? Seul le peuple burkinabè est juge ! (Lire page 5) ;

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

COMMENTAIRES

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    Bonsoir monsieur le Président ib Traoré je veux être militaire mais je n’ai pas de diplôme ni sinple cp alors j’ai fais la demande en deux mille wuite

  • Aujourd'hui au Faso

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