Retraite dorée pour Mugabe : Quel veinard !

Retraite dorée pour Mugabe : Quel veinard !

Alors que les despotes, au soir de leur règne, finissent au mieux en exil et vivent grâce à la mansuétude de pays-amphitryon qui les accueille pour les plus chanceux ou au pire carrément sont tués ou emprisonnés, Robert Mugabe, lui peut remercier le bon Dieu, la ZANU/PF et son passé de guérillero anti-colonial.

– 10 millions de dollars comme ‘’package’’ de retraite avec 5 millions crédités immédiatement dans son compte

– 150 mille dollars par an comme émolument jusqu’à trépas

– après son décès, sa disgrâce de femme touchera la moitié de ce salaire jusqu’à la fin de sa vie

– frais médicaux et frais de voyage à l’étranger sont aussi pris en charge. En outre, le couple présidentiel résidera toujours dans la villa de Blue-Roof, forte de 25 chambres dont le coup est estimé à 10 millions de dollars. Grace Mugabe, la femme fatale a de quoi également fendre la poire, car comme lot de consolation, à défaut de remplacer son mari un jour, elle garde sa ferme agricole évaluée à 1 milliard de dollars. ça, c’est ce dont on est au courant, puisqu’il est évident que le grisbi du nonagénaire doit dormir dans des paradis fiscaux, et que Bob et Grace seraient les derniers Zimbabwéens à manger la vache enragée. On comprend alors que Robert Mugabe selon son neveu Leo, soit «jovial» et jubile comme un diablotin, lui qui a senti ces dernières semaines, le vent du boulet passer, et même frôlé la mort, sinon l’infamante fin de tyran. Sacré veinard de Papy Bob ! Une baraka qui ne doit rien au hasard, à l’analyse des péripéties qui ont précédé la fin de son interminable règne de 37 ans. Lui-même ayant senti l’hallali, tout en traitant ses proches d’ingrats, avait dû commencer à négocier son départ. Ses deux tête-tête avec Constantino Chiwenga le chef d’état major de l’armée, son  «contact» avec Emmerson Mnangagwa, l’actuel président intérimaire, ont dû tourner autour de la vie après la présidence. Les hauts gradés de la soldatesque, ainsi que les hiérarques de la ZANU/PF et les vétérans ne pouvaient pas à vrai dire refuser quelque chose à celui-là même, à qui ils doivent tout : leurs galons, leurs promotions, l’argent, les honneurs, c’est à Robert Mugabe qu’ils le doivent. Renvoi de l’ascenseur à un pygmalion politique et militaire, des obligés qui n’ont pas pu appliquer le devoir d’ingratitude. L’âge du capitaine a également pesé lourd dans ce parapluie doré du couple présidentiel zimbabwéen : à 93 piges, on se dit que Mugabe a beau être un cas pathologique de bonne santé, aidé, il est vrai par la médecine bionique singapourienne, il a son avenir derrière lui, et même si c’est 10 ans qui lui restent à vivre…

Enfin, le fait d’avoir été un combattant anti-colonial, malgré le naufrage dans lequel il a plongé le pays Mugabe reste un héros pour les compatriotes. L’un dans l’autre, ça lui vaut ce viatique lourd de fin de règne. Si ce n’est pas la chance, dites-nous c’est quoi ?.

Joachim de Kaibo
BEMBAMBA

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