Retrouvailles des 5 opposants congolais à Bruxelles : Désormais 3 contre 2

Retrouvailles des 5 opposants congolais à Bruxelles : Désormais 3 contre 2

Après l’uppercut reçu de la part de Félix Tshisekedi et de Vital Kamerhe, la coalition des opposants qui souhaitent une opposition unie à la prochaine présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) se relève doucement. Il faut le dire, l’onde de choc de la défection des deux ténors de la classe politique congolaise avait mis pratiquement tout le monde groggy. Mais l’instant de surprise passé, les hommes politiques ont vite recouvré leurs esprits et se sont remis à relever le mur qui s’était écroulé et qui avait atteint des mensurations et une envergure qui avaient forcé le respect en Afrique et par-delà.

Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi, Adolphe Muzito et Martin Fayulu se sont retrouvés à Bruxelles. Sur la table, trouver les moyens de sauver ce qui reste de la symphonie qui avait été composée à Genève et que les deux opposants avaient trouvé le moyen de casser guitare, piano et autres instruments qui en dessinaient l’harmonie.

A vrai dire, Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi, à eux deux, réunissent tout de même un électorat non négligeable. Mais il s’agit maintenant, non plus de faire face au dauphin de Joseph Kabila et la machine administrative qui est derrière lui, mais aussi à leurs  «alliés» de seulement 24 heures. Quoi qu’on dise, la manière cavalière avec laquelle  Félix Tshisekedi et de Vital Kamerhe, en acceptant de signer l’accord de coalition, en laissant rendre public le projet avec force applaudissement pour ensuite le lacérer à coup de machette machiavélique, joue finalement au profit du futur score du candidat «présidentiel» Emmanuel Ramazani Shadary.

Cet évènement donne en effet l’impression dans l’esprit des Congolais que l’opposition n’est pas unie. Il disperse les intentions de votes des citoyens de la RDC et sème le doute sur la capacité réelle des opposants à diriger le pays. En effet, faut-il faire confiance à des opposants qui ne sont pas capables de respecter leur propre signature, qui donnent leur parole la veille pour dès le lendemain la remettre en cause ? Qu’ont-ils bien vu dans les projets de leurs alliés pour aussitôt quitter le navire dans lequel ils étaient embarqués ensemble ?

Cette affaire vient par conséquent compliquer davantage la tâche d’une opposition qui avait déjà du pain sur la planche face à un Joseph Kabila qui doit certainement rire sous cape. La contestation contre la machine à voter risque de faire flop, puisque deux candidats sont bien partis pour l’adouber. Il a deux opposants qui feront le travail de dispersement des voix pour lui au sein même de l’opposition.

Mais la messe n’est pas encore totalement dite. Car, il ne faut pas oublier les Congolais qui pourraient bien apporter sa façon de voir sur comment cette bagarre sur la prolongation du mandat de Kabila fils doit se terminer.

Ahmed BAMBARA

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