Réunion de haut niveau à l’ONU : Le G5-Sahel ne peut plus attendre Godot

Réunion de haut niveau à l’ONU : Le G5-Sahel ne peut plus attendre Godot

Hier dans l’après-midi, en marge des travaux de la 73e cuvée de l’ONU, un cénacle s’est réuni au chevet de la Force G5-Sahel. L’objectif de ce panel de haut niveau consacré au G5-Sahel est de «sauver» cette force, qui en théorie est opérationnelle, car sur les 423 millions d’Euros requis, 416 ont été acquis, et eu égard aux promesses des donateurs en février dernier à Bruxelles, chacun des cinq pays espère que l’opération s’ébranlera dans les plus brefs délais pour la survie d’une bonne partie du Sahel. Mais il y a loin, ce qui est sur le papier aux réalités du Sahélistan. Qu’attendre de cette réunion resserrée sur le G5-Sahel de New-York ? Pas grand-chose, car tout a été maché, dit et redit, bref, tel un médecin, le Burkina, la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Tchad ont dressé un beau tableau clinique de la situation sécuritaire dans la bande sahélo-saharienne. Si la Mauritanie a pu pacifier son territoire, car depuis dix ans, plus d’attentat, le Mali, le Niger et surtout le Burkina, sont devenus le terreau de prédilection des terroristes qui écument le Nord, l’Est du Burkina, et le Nord du Mali et du Niger.

Faut-il attendre la totalité du nerf de la guerre pour déployer les 5 000 soldats ? Ne faut-il pas déjà acheter et acheminer le matériel disponible sur le terrain ? Quel scénario des 2 possibles privilégier ? un camp expéditionnaire comme cela semble être le cas, à partir de Sévaré, ou une coopération transfrontalière ? Le premier non encore expérimenté dans sa totalité paraît avoir montré ses limites, car si même le QG du G5-Sahel est attaqué, cela signifie, qu’il y a plein de «failles dans le système» pour reprendre les mots d’un des géniteurs de l’opération G5-Sahel, le chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Abdelaziz. La faiblesse insigne de cette force qui est le manque de moyens penche désormais pour le second plan, qui est la coopération entre les pays, et le droit de poursuite sur les différents territoires. En quatorze mois d’existence, le G5-Sahel ahane à faire ses preuves, alors pourquoi  pas en attendant sa concrétisation, des soldats burkinabè ne pourraient pas poursuivre les terroristes sur les territoires malien et nigérien et vice-versa ?

Car en attendant, l’hypothétique résolution du Conseil de sécurité bloquée  pour le moment par les USA et avec la certitude que le mandat de la MUNISMA ne sera pas musclé, les cinq pays doivent pouvoir organiser la riposte. Ils ont un precieux allié en France, qui depuis 2012, attenue les dégâts, avec Serval, puis Barkhane, la même France qui de Hollande à Macron sont les avocats et les VRP auprès des bailleurs de fonds, mais ça urge surtout pour le Mali et le Burkina. Au pays des hommes intègres par exemple, les attentats, les explosions de camions-militaires aux alentours des  sites miniers, les rapts et les tueries de civils sont quasi-quotidiens, 180 attaques depuis, avec 133 morts qui dictent que l’attente d’une opérationnalisation du G5-Sahel devient un pis-aller. Alors, le G5-Sahel ne peut plus attendre Godot, c’est-à-dire la résolution 2391 de l’ONU. Non car plus on attend, plus ça se complique.

La Rédaction

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