La détente semble difficile. Mais la pression monte. Lentement, certes, mais sûrement. L’opération «Hawbi» a une sœur. Son lancement a été annoncé ce 15 janvier 2018.
Mais on n’en sait pas beaucoup. Il faudra peut-être attendre pour savoir si elle a le même effectif (700 hommes), le même commandement et si les résultats sont probants sur le terrain. Cependant, on est au courant que les efforts de cette deuxième opération de la Force naissance du G5-Sahel vont se concentrer sur la zone des «trois frontières» aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso. En concluant hier dans la soirée à l’Hôtel de Brienne sur une 2e saison de l’opération G5 dénommée «Panialy» «tonnerre» en langue vernaculaire du terroir, les ministres de la défense des cinq pays concernés avec leur homologue française, Florence Parly, sont en train de muscler, ce qui sera le pendant de Barkhane, avec laquelle d’ailleurs, elle fera équipe, pour à terme la remplacer dans la bande sahélo-saharienne. Ayant d’abord, la zone-centre comme ligne de mire, pour des raisons évidentes, puisque c’est là qu’écument les katibas islamistes, c’est-à-dire le «triangle dangereux» Mali-Burkina-Niger où justement le Groupe islamique dans le grand Sahara (EIGS) d’Adnan Abou Walid Sahraoui sévit ces derniers jours. Renforcer ce fuseau-centre implique certes, les moyens, du matériel, mais des hommes, et sur ce sujet Panialy on l’espère permettra sans doute de mettre un sérieux coup de balai dans cette zone qui constitue une sorte de nid d’abeilles vénéneuses où se reposent et se repaissent les groupes terroristes avant de cibler ensuite les zones urbaines ou les postes militaires des pays concernés pour perpétrer leurs attaques dont la barbarie n’a d’égale que la lâcheté du mode opératoire. On saura aussi peut-être à la fin des opérations si l’armée tchadienne est entrée en jeu pour prêter main forte aux troupes alliées, car il faudra convaincre ces «warriors» de Deby qui pour le moment ne feront pas partie de Panialy, ce sera Maliens et Nigériens.
En attendant, loin du théâtre des armes et du ronronnement des moteurs des véhicules blindés des militaires, une opération de charme s’est menée aussi à Paris. Les ministres de la défense des pays du G5-Sahel sont en réunion dans la ville de leur partenaire, la France, pour discuter des moyens d’accélérer la montée en puissance de cette force, et surtout, l’extraction de son principal carburant : le nerf de la guerre. Techniquement, au Ministère des armées de France, on a arrêté la stratégie, mais il a été question aussi d’une véritable drague de 8 pays donateurs au bord de la Seine, car une chose est de boucler le Budget du G5-Sahel, le 23 fevrier prochain une autre est de trouver le nerf de la guerre pour la pérenniser, cette guerre asymétrique étant là et pour longtemps.
Mais le plat de résistance est réservé pour Bruxelles, le 23 février 2018, où la conférence des donateurs sera réunie pour les convaincre de mettre la main à la poche pour soutenir le combat des pays africains.
Assurément, tous ces préparatifs ne sont pas du goût des terroristes. Certainement qu’ils ont mis les marmites au feu pour concocter une réponse, une réaction, car, à l’évidence, il s’agit là de leur survie. Vivement que cette arme fatale soit prête avant qu’ils n’en trouvent l’antidote. Mais au vu de la consonnance de l’opération, on ose parier que «Panialy» fera mieux que «Hawbi» c’est-à-dire des coups pour mettre hors d’Etat de nuire ces djihadistes sahéliens .
Ahmed BAMBARA
COMMENTAIRES