Revers militaire pour Haftar en Libye : Bataille de Syrte et recherche de table ronde

Revers militaire pour Haftar en Libye : Bataille de Syrte et recherche de table ronde

Dur revers pour le général Haftar qui après avoir conquis toute la cité côtière avançait chaque jour sur Tripoli où son ennemi juré Sarraj, patron du Gouvernement d’union nationale (GNA) a posé ses pénates. Un Haftar qui avait poussé le bouchon militaire jusqu’à faire le blocus des puits pétroliers, objet entre autres de cette guerre fratricide.

Mais ne voilà-t-il pas que depuis quelques jours, qu’à coups de raids aériens et de salves de canons, Sarraj a reconquis toutes les contrées que lui avait retirées Haftar.

Pire pour le général, le GNA avance sur Syrte, ville emblématique, s’il en est car c’est là qu’est né Kadhafi, mais ville-verrou, et ville-pétrolière. Hier sur le coup de midi, 3 frappes aériennes ont détruit une centrale thermique près de Syrte. Comment et pourquoi, celui qui était donné perdant face à l’homme fort de l’Est, a-t-il réussi à renverser le rapport de force ? Plusieurs raisons d’ordre militaires et stratégiques expliquent cette déconvenue du général Haftar.

«L’homme de la Cyrénaïque», fort du soutien en coulisses des puissants de ce monde qui pourtant officiellement, font chorus derrière Sarraj le premier ministre reconnu, s’est aliéné, les groupuscules salafistes locales qui ont pignon sur rue à Syrte et qui le supportaient. Militairement, ses tentatives pour en «finir» avec Sarraj commençaient à perdurer, alors que le temps presse. Ce qui manifestement a l’heur de déplaire à ses parrains.

L’alerte de cette perte de confiance et de terrain a été donnée par la prise de la ville de Tarhoua, le dernier bastion d’Haftar, avant Syrte.

A l’heure où ces lignes étaient tracées, la situation restait volatile, les hommes d’Haftar résistent à Syrte. Jusqu’à quand pourront-t-ils préserver «le croissant pétrolier» ?

Ayant senti que son poulain risquait de tomber, l’Egyptien Al-Sissi, un des principaux soutiens déclarés d’Haftar a proposé un cessez-le-feu, et une table ronde, en présence de «celui qui n’est plus l’homme fort de l’Est» pour reprendre les mots du n°1 égyptien.

Et dire qu’il fut un temps où le même Haftar narguait Sarraj, refusait de signer des cessez-le-feu ou faisait languir son ennemi, fort de sa suprématie sur le terrain. Moscou, Berlin, Paris, Emirates Arabes-Unis, dans plusieurs capitales, Sarraj était toujours demandeur, et Haftar pavoisait.

Changement de décor donc: la bataille de Syrte fait rage, au détriment d’Haftar, qui a accepté l’initiative d’un cessez-le-feu, dès aujourd’hui 8 juin, et d’une table ronde. Retour à l’envoyeur du côté de Sarraj, qui n’a pas encore répondu à ces doléances de son frère ennemi.

Que se passera-t-il ? Les parrains d’Haftar pourront-ils lui trouver un sursis ? Et pendant combien de temps ? Est-ce parti pour une victoire de Sarraj ? Attendons de voir.

Zowenmanogo ZOUNGRANA

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