Révolution de Jasmin, 12 ans après : Colère noire des Tunisiens contre le surplace et le pouvoirisme de Kaïs Saïed

Révolution de Jasmin, 12 ans après : Colère noire des Tunisiens contre le surplace et le pouvoirisme de Kaïs Saïed

Qui l’eut cru ? Douze ans après les fragrances tunisiennes que les Bien-pensants ont désigné en révolution de Jasmin, douze ans après l’autodafé désespéré de Sidi Bouzid, douze ans après la fuite du Raïs vomi et de sa camarilla, Ben Ali, les Tunisiens sont désabusés et coléreux : rien n’a changé dans leur quotidien ou presque rien ! Une Révolution printanière pour rien ?

Oui, si l’on observe la posture des milliers de manifestants qui ont noirci les rues tunisiennes ce samedi 14 janvier 2023, pour crier leur ras-le-bol de cette révolution stérile qui n’a accouché que l’amertume, du désespoir, d’un surplace anesthésiant voire d’un recul mortifère !

Ce 14 janvier 2011 qui avait sonné le glas d’un régime prédateur, avait suscité l’engouement de tout un peuple, en particulier sa frange jeune. Hélas, 12 ans après, la Tunisie est plus que jamais engluée dans une crise politique, économique et sociale.

Ceux qui sont sortis ce 14 janvier 2023, dénonçaient ce statu quo anté et indexaient les maux qui ont pour noms : chômage, 37,1% des jeunes de 15 à 24 ans sont frappés par ce mal, la Tunisie de l’après-Covid-19 n’est pas au mieux de sa forme économiquement aussi, et les difficiles tentatives du pays de renouer avec les créanciers, en particulier le FMI restent plombés par cette sorte d’Etat d’exception décrété par le chef de l’Etat. La Tunisie a demandé 4 milliards de dollars à cette institution de Bretton Woods.

Socialement, les grèves perlées se succèdent : magistrats et enseignants débrayent régulièrement, qui pour une caporalisation, qui pour non-application de l’Accord en date de 2018.

Ceux qui ont battu le macadam ce 14 janvier, jour anniversaire en ont marre du coup de force constitutionnelle de Kaïs Saïed du 27 juillet 2021, de l’ostracisation des opposants, des syndicalistes, et de la société civile.

Si à son accession au pouvoir «ROBOCOP» (surnom de Kaïs Saïed) séduisait par son discours anti-corruption, et anti-système, la ritournelle semble ne plus trouver d’oreille attentive, car il s’est coupé de tout et de tous. Aucun dialogue avec ses compatriotes, tout est martial.

C’est pourquoi, les manifestants ont ressorti les slogans scandés il y a 12 ans contre Ben Ali et son clan, mais ce coup-ci à l’encontre de Kaïs Saïed, qui a maintenu le pays tel quel. Signe des temps, parmi les manifestants, il y avait le Front de salut national (FSN) une coalition de formations politiques, dont Ennahdha qui fut un supporter du président élu, lequel est à présent contesté pour ses dérives autoritaires.

Les Tunisiens ne décolèrent pas contre celui qui se considère comme le «Zaïm » l’homme providentiel. Malheureusement, depuis qu’il s’est installé au palais de Carthage, il n’a pas pu endosser le costume de cet homme qui peut sauver la Tunisie, tout au contraire, on sent grandir chez lui, l’égo pouvoiriste, et le culte de l’indispensabilité, roulant aux pieds lois et institutions, le tout sans aucune amélioration du quotidien de ses compatriotes. 12 ans après la première Révolution arabe qui a fait florès, les Tunisiens cherchent toujours le chemin d’un horizon prometteur.

La REDACTION

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