C’est une feinte digne d’un chef que vient d’effectuer le président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, en jetant son dévolu premier ministériel sur Robert Beugré Mambé, alors que plusieurs noms étaient supposés être dans ses petits papiers et même que 1 ou 2 tenait la corde, mais point de l’ex-gouverneur du district d’Abidjan.
C’est donc sur le n° 3 du RHDP qu’a misé Ouattara pour conduire un gouvernement électoraliste, avec en ligne de mire, la présidentielle de 2025. Lorsqu’il est nommé il y a 12 ans comme gouverneur de la capitale économique, alors qu’il avait déjà une expertise de président de la CEI dans sa besace, Beugré avait pour mission principale, de cimenter un vivre-ensemble dans la grande agglomération abidjanaise «le grand Abidjan» touchée de plein fouet par les affres du long et meurtrier cahotement militaro-politique post-élection. Par la cohésion sociale, la réalisation d’infrastructures socio-économiques, bref recoller les morceaux dans une Abidjan très divisée du fait des batailles entre chapelles politiques.
Tâche à laquelle s’est acquitté cet homme un peu affable mais très déterminé, d’une urbanité visible avec toujours son costume cravate et la touffe de cheveux grisonnants. Pourquoi un tel apparatchik politique à la primature ?
D’abord parce que l’impétrant, politiquement est toujours représentatif, la preuve, il vient d’être élu maire de Songon aux dernières locales du 2 septembre. Transversalement, il a des atomes avec plusieurs personnalités dans les eaux de la Lagune Ebrié, puisqu’il fut dircab (directeur de cabinet). Consultant pour la Banque mondiale, il a aussi donc de la substance grise, toutes choses qui plaisent à Ouattara. Si on ajoute le fait qu’il n’est l’homme d’aucun camp, et qu’il n’a pas d’ambitions, Robert Beugré Mambé, avait tout pour être chef de gouvernement, d’une équipe qui devra crapahuter pour que le RHDP conserve le pouvoir en 2025 !
Et c’est ce challenge qui repose déjà sur les épaules de cet homme assez robuste, mais qui sait que 2025 ne sera pas de l’attiéké au poisson ! Et si au lendemain du 2 septembre, à l’annonce de Ouattara, qu’une victoire aux locales ne garantit pas ipso facto une place de maroquin au gouvernement, cela signifie que les appelés pour conduire la locomotive gouvernementale à la victoire de 2025, seront choisis très sélectivement.
C’est avec ces futurs ministres, qu’on verra probablement se dessiner, le casting de Ouattara pour ce qui ressemble à son ultime bataille politique, avant une retraite honorifique bien méritée ? Impossible de lire dans la tête de Ouattara.
La REDACTION
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