Roch et JBO, deux «Ex» chez le président Damiba: le prélude à une décrispation politique ?

Roch et JBO, deux «Ex» chez le président Damiba: le prélude à une décrispation politique ?

C’est l’image d’Epinal et l’évènement de la semaine au Burkina Faso au milieu de cette atmosphère d’attaques terroristes et de timing de transition chahutée : deux (02) « ex » chez l’actuel président du Faso. Roch Kaboré et Jean-Baptiste Ouédraogo (JBO) étaient chez Paul-Henri Sandaogo Damiba hier 21 juin 2022.

Au sein de l’opinion nationale la surprise est de taille. D’autant plus que cette rencontre intervient au lendemain de l’appel lancé par une soixantaine de partis politiques demandant la «libération  totale» du président déchu. Même les esprits les plus fertiles ont été surpris par la tenue de cette rencontre entre l’ex-président et son tombeur du 24 janvier 2022.

Selon la présidence du Faso, le mardi 21 juin 2022, l’actuel maître des lieux et ses deux prédécesseurs à la tête de l’État burkinabè ont échangé sur les questions sécuritaires, la conduite de la Transition et bien d’autres sujets d’intérêt national. «La rencontre entre ces trois personnalités témoigne de la volonté de réconciliation du chef de l’État, pour un Burkina uni, déterminé et solidaire dans la lutte contre l’hydre terroriste. Elle traduit la matérialisation de l’appel à l’unité nationale et à la cohésion sociale lancé par le Président du Faso pour plus de cohésion sociale et pour un Burkina réconcilié avec lui-même et son histoire», explique la direction de la communication de la présidence du Faso.

Une audience qui a intéressé plus d’un Burkinabè et pas seulement, même la Communauté internationale a suivi ce conclave à trois avec intérêt, délectation et soulagement. Il est incontestable que c’est la présence de Roch Kaboré, celui-là même que Damiba a renversé, qui a retenu l’attention. Chacun a scruté la poignée de main Roch-Damiba, la conversation autour de la table, les rires (vrais) ou feintes que les deux ont laissé voir, bref est-ce un prélude à une décrispation à partir du moment où le président déchu est censé être toujours en résidence surveillée. Et que ses ouailles réclament sa libération.

Jean-Baptiste Ouédraogo, qui depuis son renversement en 1983 par un certain Thomas Sankara et qui tient désormais le bistouri et le scalpel dans sa clinique lors des joutes politiques a-t-il été un médiateur entre Damiba et Roch ? Est-il vrai que sa libération est conditionnée à un exil à l’étranger ? Que penser de cet aparté à 3 ? Pour beaucoup, c’est une bonne chose qu’ils se parlent. Ça déride une situation constipée.

D’ailleurs, à en croire le communiqué de presse, cette rencontre ouvre le bal d’une série de rencontres et d’actions envisagées par le président Damiba pour une décrispation politique. A y voir de près, cette audience pourrait ouvrir la voie à un dégel du climat politique à travers des actions dont la prochaine libération de l’ex-locataire de Kosyam, une reprise des activités politiques et un brainstorming national pour trouver les voies et moyens de juguler la crise qui secoue le pays. C’est donc un acte fort qui vient d’être posé par le président Damiba qui a émis l’idée de rencontrer deux de ses prédécesseurs. Mais le mérite revient à l’ex-président Roch Marc Christian Kaboré qui a pris de la hauteur en dépit de sa situation actuelle en se rendant à cette audience pour « parler des questions urgentes de la vie de la nation ». Loin des  chapelles et sirènes politiques, les trois hommes ont voulu à travers cette rencontre « marquer les esprits » dans ce Burkina Faso où le vivre-ensemble est de plus en plus  mis à mal par toute sorte d’extrémisme. Il revient aux Burkinabè de tout bord de se départir de toute action susceptible d’annihiler les efforts consentis  pour une cohésion sociale et une unité nationale, vecteurs essentiels d’une réconciliation nationale véritable.

La rédaction

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