Le Burkina est retombé de son apnée, l’attente aura moins duré qu’en 2015. Ayant mis fin à ses fonctions le 30 décembre dernier, ce qui est conforme à chaque après-présidentielle, Roch vient de reconduire Christophe Dabiré à la primature. Finies les supputations sur les short list, les listes en crayons.
Pourquoi une telle reconduction de celui-là même qui remplaça Paul Kaba Thiéba, à mi-mandat du chef de l’Etat. Evidemment, nul n’est dans le cortex du locataire de Kosyam, et lui seul en connait les vraies raisons. Néanmoins quelques-unes sont avancées par les burkinabèlogues : Avec sa venue, certains gros dossiers ont connu une évolution, en dépit de l’outrage du temps, il est sur le pont régulièrement et autant que possible et sa longue carrière dans les gouvernements et à l’UEMOA en font un connaisseur des arcanes de l’administration. Ensuite, lors de la campagne électorale, il a mouillé le maillot, ce qui a plus au MPP.
Mieux, il se pourrait que son maintien soit lié aux impératifs de la réconciliation nationale que ROCH II veut ébranler ce 1er semestre 2021, conformément à sa promesse de candidat-président, et réitéré, en tant que président réélu. Peut-être même que le Burkina Faso sera gratifié d’un ministre de la réconciliation. Non issu d’une ethnie majoritaire, septuagénaire n’ayant pas a priori de problèmes avec une coterie politique, Dabiré semble l’homme qu’il faut.
Et à ce qu’on dit, il a déjà certaines idées dans les tuyaux. Alors Dabiré ‘’sauvé’’ par la réconciliation nationale ? Peut-être, reste à voir la configuration du gouvernement Dabiré II pour esquisser quelques analyses. En attendant, le Burkina Faso a de nouveau son premier ministre que des taches supérieures et urgentes attendent déjà.
Zowenmanogo ZOUNGRANA
COMMENTAIRES