La situation relève de l’inattendue. Et on redoute des heurts. Trois jours (jeudi 7 mai 2020) après la désignation de Midiediba Thiombiano, comme successeur du défunt roi du Gulmu le kupiendieli, décédé dans la nuit du 16 au 17 août 2019, un deuxième prétendant à la couronne s’est signalé dans la soirée du dimanche 10 mai 2020. Selon plusieurs locales, il s’agit de Tiguié Mohamed Thiombiano, soutenu par un autre camp de la famille royale.
L’annonce de cette deuxième candidature a créé la confusion au sein de l’opinion, qui ne s’y attendait pas vu la longue tradition de successions apaisées sans heurts dont a fait montre ce royaume. Mais selon plusieurs sources, la levée de la clause interdisant à toute personne non originaire de la lignée directe du trône de prétendre au pouvoir serait à l’origine de cette situation. «Dès lors que cette clause a sauté, tout Thiombiano qui n’est pas frappé d’une interdiction, peut prétendre au trône», nous explique une autre source.
Notons que le premier «successeur désigné» en la personne de Midiediba Thiombiano est commerçant au grand marché de Fada N’Gourma et membre de la Chambre consulaire de la région de l’Est. Son vis-à-vis, Tiguié Mohamed Thiombiano lui est un ancien footballeur et occupe le poste du 1er adjoint au maire de la commune de Fada. Tous deux sont descendants d’un roi du Gulmu. Selon la coutume dans ce royaume, la préparation du roi désigné se fait pendant deux semaines avant l’intronisation.
Pour désamorcer ce qui s’apparente à «une bombe» plusieurs personnes ressources ont entrepris des missions de médiation de bons offices pour «trouver un compromis» entre les deux prétendants afin de faire l’économie d’une crise aux conséquences incalculables. En attendant que ces tractations portent leurs fruits, les appels à plus de sagesse se multiplient au sein de l’opinion pour éviter que le choix du 32e roi du Gulmu ne soit pas la porte d’entrée des vieux démons de la chefferie traditionnelle dans cette partie du pays.
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