Russie 2018 : Dieureudieuf aux Lions d’avoir lavé le visage de l’Afrique

Russie 2018 : Dieureudieuf aux Lions d’avoir lavé le visage de l’Afrique

Après quatre sorties soldées par autant de défaites sanctionnées par un bilan de 4 buts encaissés dont 2 auto-goals, contre 1 inscrit sur penalty par la Tunisie, le continent africain attendait un éclairci d’espoir. Cette embellie est venue du côté du stade du Spartak de Moscou où les Lions du Sénégal entraient en lice devant la Pologne. Dès les premières touches de balle, on a vite compris que ces Lions, affamés ont vite fait entendre les effluves de leur fringale occasionnée par une absence du festin mondial depuis 16 ans. Ils n’entendaient pas dissimuler leur farouche envie de se faire respecter sur la table des invités. Absents du mondial 2014, et éliminés de la CAN 2015 dès le premier tour, les poulains d’Aliou Cissé voulaient en découdre sur le rectangle vert, et ramener le Sénégal dans le concert des Nations de foot.

Concentrés et tactiquement bien en place dans un système de 4-4-2, les Lions du Sénégal ont, malgré quelques frayeurs, mené les débats à leur convenance. Après un but contre son camp de Cionek (38e mn) sur un tir de Idrissa Gueye, le Sénégal confirmera par l’entremise de son attaquant, Mbaye Niang, sur une réalisation emprunte aussi bien de puissance, que de vitesse et de ruse. La réduction du score interviendra à la 86e mn, sur un coup franc, impeccablement prolongé de la tête par Krychowiak. Score final 2 à 1.

La dernière victoire des Lions à une coupe du monde, remonte en juin 2002 (2 à 1 contre la Suède), sous la conduite du sélecteur Français, Bruno Metsu, qui avait dans ses rangs, un certain Aliou Cissé. 16 ans après, c’est cette génération fortement représentée dans le staff technique, qui reprend le cours du rêve du peuple sénégalais. Du fond de sa dernière demeure en terre Téranga, le repos du défunt sélectionneur des Lions, a sans nul doute connu un trouble aux relents nourrissants, quand on connaît l’âme de Bruno Metsu, grand disciple devant l’éternel de la boule de cuir, auteur d’un fait d’arme mémorable avec les Lions. De Dakar à Tambacounda en passant par Kaolack ou dans les profondeurs de la forêt Casamançaise, le pays de Macky Sall s’est enflammé. Pour une fois, les joutes politiques ont fait place à une communion fraternelle autour de la magie du football. La prestation réussie des Lions hier, on la doit à deux enfants de cette irrédentiste casamancé, mais oh combien sécrétrice de talents en foot. D’abord au «sorcier noir» Aliou Cissé, qui avait remplacé, le Français Alain Giresse à la tête du onze national. L’ex-pensionnaire de l’école d’entraîneur de Clairefontaine, au Centre national du football français, a su inculqué à l’équipe les qualités qui font qu’une équipe à la gouaille de gagner. On a aussi senti dans cette victoire contre la Pologne les tripes, de celle de 2002, en coupe du monde contre la France. Enfin qu’on le veuille ou non, Sadio Mané, natif de Siedhiou, en Casamance, a été le métronome du match qui aura permis de déloger la Pologne de la Taïga russe. Félicitations également à Mbaye Niang.

En empochant avec un certain panache ses trois premiers points, les Lions de la Téranga ont pris une bonne option pour la suite de la compétition. Ils ont surtout redonné de la couleur à un football africain, jusque-là aux abois. Bravo au Sénégal ! Mais ne nous laissons pas envelopper par l’euphorie grisaillante des prémices du délice, au risque de trop saler le Tiep-dienne. Emmenés par un capitaine courageux qui s’est éclipsé pour donner plus de visibilité au collectif, les Lions du Sénégal ont au stade actuel, certes mieux fait que le Maroc, l’Egypte, le Nigéria et la Tunisie, mais après une place de quart de finaliste acquise en 2002, Sadio Mané et ses camarades doivent encore sortir les crocs et les griffes, pour espérer réécrire une nouvelle page de l’histoire footballistique sénégalaise et de facto africaine.

Hamed junior

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