Vainqueurs convainquants (2 buts à 1) devant la Pologne, la deuxième sortie des Lions sénégalais contre le Japon était attendue comme celle de la confirmation. Comme s’il voulait réincarner le Pharaon déchu, Sadio Mané sort de sa tanière, au moment où Mohamed Salah quitte la scène. Sur une réalisation qu’il ne doit qu’à la baraka qui caractérise les génies de sa trempe, le buteur sénégalais ouvrira son compteur but à la 11e minute, offrant du même coup, le ticket qualificatif des 8es de finale à son pays. Du moins on le croyait, car l’exploit ne tiendra que jusqu’à la 34e minute. 1 à 1, le ciel s’est assombri, avant qu’un tir tendu à la 71e minute ne redonne un espoir de courte durée au Sénégal. Sans relief dans le match et après un tir contré, les Japonais pour leur deuxième tentative cadrée, réussissent la jonction au score dans un premier temps, avant de sortir de leur torpeur pour livrer une bataille d’égale à égale avec les Lions, qu’ils contraindront au partage équitable des points.
Autant les hommes du sélectionneur Aliou Cissé avaient rendu une copie presque sans tache dans les colonnes concentration et discipline lors du premier match, autant ils ont fait preuve de débordement d’enthousiasme contre les Samouraï Japonais bien appliqués, qui ont eu la sagesse de ne pas surestimer leur force.
Les Sénégalais qu’on pensait transcender par l’enjeu, au point d’élever le niveau de leur prestation pour être à la hauteur d’un débat mondial, aura finalement fait pâle figure, guère mieux que celle produite lors de la double confrontation Burkina Faso–Sénégal, lors des éliminatoires.
Tantôt dégarnie en défense, tantôt en surnombre, les Lions, rattrapés au plan de l’impact physique sur la pelouse, ont exposé des incohérences tactiques et un manque de concentration qui a offert des possibilités à des Japonais, forts heureusement en manque de réussite, si ce n’est de la maîtrise du cuir…
Alors qu’ils tenaient l’occasion de se projeter en 8es de finale à l’issue de cette deuxième prestation, les Lions vont devoir attendre le dernier train pour espérer franchir le premier tour. Un train à ne pas manquer sous aucun prétexte, au risque de plier les baluchons pour Dakar.
Dans cette même configuration de jeu de la calculette, le Nigéria s’est accordé un sursis, en battant l’Islande sur le score de 2 buts à 0. Complètement à la ramasse lors de sa sortie contre la Croatie, le sélectionneur Gernot Rhor a révisé son schéma tactique, en repositionnant notamment John Obi Mikel dans son rôle de prédilection d’essuie glass. Tout comme le Sénégal, le Nigéria est sur le quai du dernier train, conscient que la moindre somnolence peut être préjudiciable à cette équipe qui a nécessairement besoin d’une victoire pour composter le ticket qui donne droit aux 8es de finale.
Des cinq représentants du continent, seuls le Sénégal et le Nigéria portent désormais le rêve d’un titre mondial africain, après seulement deux sorties. Un bilan bien maigre, qui n’exclut pas le scénario catastrophique, quand on sait à quel point, les adeptes de la boule de cuir fondaient leurs espoirs sur le Maroc de Hervé Renard ou l’Egypte de Mohamed Salah.
Hamed junior
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